Premier responsable gouvernemental français à se rendre à Sétif à l’est d’Alger.
Le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, a rendu dimanche un hommage aux victimes algériennes de Sétif, 70 ans après le massacre qui a fait des milliers de morts, a constaté un journaliste de l'AFP.
Premier responsable gouvernemental français à se rendre à Sétif (300 km à
l'est d'Alger), Todeschini a déposé une gerbe de fleurs devant le Mausolée
de la première victime de la répression du 8 mai 1945, Saal Bouzid.
Ce jour-là, alors que la France célébrait la victoire des Alliés sur
l'Allemagne nazie, les festivités tournèrent au drame à Sétif, Guelma et
Kheratta, dans l'est de l'Algérie, où des nationalistes défilèrent, drapeaux
algériens à la main.
La répression des manifestations, considérées comme les prémices de la
guerre d'indépendance, fit plusieurs milliers de morts parmi les Algériens -
jusqu'à 45.000 selon la mémoire collective algérienne - victimes de la police,
de l'armée ou de milices de colons. Une centaine d'Européens, pris à partie par des nationalistes algériens, furent également tués.
Accompagné de son homologue algérien Tayeb Zitouni, Jean-Marc Todeschini a expliqué avoir débuté son "voyage mémoriel Algérie par Sétif, en cette année du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au nom de l'amitié franco-algérienne".
Il a indiqué que "ce geste est la traduction des propos tenus par le
président de la République (François Hollande) devant le Parlement algérien en décembre 2012".
Cette visite s'inscrit "dans une démarche d'amitié, de respect et dans le
souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée", a-t-il ajouté.
Après Sétif, Todeschini devait se rendre à Mers El-Kébir, dans le golfe
d'Oran (ouest), pour commémorer le 75e anniversaire de l'attaque de la Marine française par la Marine britannique, en juillet 1940, peu après la signature de l'armistice franco-allemand avec le Troisième Reich.