Les Etats-Unis surveillent un convoi de bateaux iraniens. Des dizaines de victimes dans de nouveaux raids.
Des dizaines de yéménites sont de nouveau tombés en martyre et plusieurs autres blessés dans une série de raids saoudiens visant la direction de la Sureté et la tour de télécommunications dans la région de Hajja, à l’ouest du Yémen, a rapporté la chaine de télévision panarabe AlMayadeen.
L’aviation saoudienne a également bombardé la région de Ghosh, à Hamadan, au nord de la capitale Sanaa.
Lundi, 39 yéménites sont tombés en martyre et 547 autres ont été blessés, dont des dizaines d'enfants et des femmes, suite aux raids intensifs visant la région de Fajj Attan, au sud de Sanaa, a précisé le correspondant d'AlManar.
Or, en dépit de ces frappes, l’armée et les Houthis (forces révolutionnaires) poursuivent leur avancée sur le terrain. De violents affrontements ont opposé l’armée et les Houthis aux miliciens d’Al-Qaïda soutenus par l’Arabie dans la région de Taez (sud ouest).
Ryad menace les tribus
Parallèlement, le porte-parole de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, Ahmad Assiri, a proféré des menaces contre les tribus qui soutiennent les Houthis. Selon lui, ces tribus seront désormais les cibles de l’aviation saoudienne, a rapporté AlMayadeen.
Il est à noter que la majorité des tribus yéménites soutiennent l’armée et les Houthis dans leur lutte contre les takfiristes d’Al-Qaïda et les miliciens du président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, actuellement réfugié en Arabie saoudite.
Les pays du Golfe refusent un cessez-le-feu
Au niveau politique, les pays du Golfe ont refusé un cessez-le-feu au Yémen, a indiqué un responsable saoudien, cité par l’AFP.
Une délégation d'ambassadeurs des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a rencontré pendant 40 minutes le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour évoquer la situation au Yémen et le choix d'un nouvel émissaire de l'ONU après la démission de Jamal Benomar.
M. Ban avait lancé vendredi un appel à un "cessez-le-feu immédiat", au moment où une coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars des raids contre le Yémen.
"Il (M. Ban) a dit qu'il voulait une fin rapide des hostilités, nous voulons tous une fin rapide des hostilités mais il y a des conditions pour y parvenir qui ont été énumérées dans la résolution", a déclaré à l'AFP
Rejetant l'idée d'un cessez-le-feu immédiat, l'ambassadeur saoudien Abdallah al-Mouallimi, veut d’abord le retrait de l’armée et des Houthis des territoires qu’ils contrôlent.
Les Etats-Unis surveillent un convoi de bateaux iraniens
Entre-temps, les Etats-Unis, qui viennent de rapprocher leur porte-avions Roosevelt du Yémen, "surveillent" un convoi de bateaux iraniens, ont indiqué des responsables américains.
Le convoi compte "9 navires, dont deux patrouilleurs" de type militaire, a indiqué lundi à l'AFP un haut responsable du Pentagone, en précisant que sa destination n'était pas connue.
Un autre responsable du Pentagone a souligné qu'il était "prématuré de spéculer" sur une éventuel contrôle ou interception de ces navires par des navires militaires américains.
Le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone, a lui estimé "incorrect" d'affirmer que les navires américains allaient intercepter les navires iraniens.
Selon l'un des responsables américains interrogé, le convoi de bateaux iraniens a passé le détroit d'Ormuz pour sortir du golfe Persique, et fait désormais route "vers l'Ouest", et donc potentiellement vers le Yémen.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu'ils avaient rapproché du Yémen leur porte-avions Theodore Roosevelt et leur navire lance-missiles Normandy, qui arrivent du golfe Persique pour naviguer près du golfe d'Aden et du sud de la Mer rouge.
Au total, neuf navires militaires américain se trouvent désormais dans cette zone, sous prétexte de " s'assurer que les voies maritimes cruciales" de la région "restent ouvertes et sûres", selon la Marine américaine.
AlManar+ AlMayadeen + AFP