Au moins 2,7 millions de personnes ont été déplacées en Irak depuis le début de 2014.

Le député irakien Abbas Bayati a rapporté que la population d’al-Anbar sollicite le feu vert des autorités pour participer aux combats avec les forces progouvernementales contre les terroristes de Daech (EI).

Dans une interview accordée à l’agence de presse Asia news, Bayyati a indiqué que les familles d’al-Anbar, surtout celles qui ont été déplacées vers Bagdad, réalisent désormais que la bataille ne pourra être tranchée qu’avec la participation des forces de la mobilisation populaire. 

Selon lui, la participation des forces progouvernementales à la bataille de la libération d’al-Anbar est une nécessité urgente pour vaincre Daech et le terrorisme.

Il a par ailleurs critiqué les tentatives de certains médias et partis politiques de porter atteinte à l’image des forces de mobilisation populaire, qui ont réalisé de grands exploits dans plusieurs batailles dans le pays.

« Certains médias et partis politiques ont tenté de déformer l’image des forces de la mobilisation dans la rue sunnite, les présentant comme un outil pour le meurtre et la destruction », a-t-il déploré.

Mais, selon lui, « la plupart des familles ont constaté que les forces paramilitaires ont été mises en place pour défendre l’Irak en entier, non pas une communauté spécifique ».

Les médias du Golfe mènent une campagne virulente contre les forces de mobilisation populaire, les accusant de « sectarisme ». Ils ne cessent de diffuser des images sur des « transgressions » présumées commises par ces dernières dans les régions sunnites irakiennes.

Lettre à une famille déplacée

Cependant, plusieurs faits confirment le contraire.

A titre d’exemple, cette photo qui circule depuis un certain temps sur les pages de socialisation:

Des  effectifs irakiens combattant à Tikrit ont détaillé sur un papier les produits alimentaires utilisés dans une maison inhabitée, laissant une somme d’argent qui équivaut au prix  des produits consommés.

« Nous sommes restés pendant un certain temps dans votre maison, et Dieu en est Témoin. Nous avons gardé intact votre domicile, comme le prescrit notre marjeiya (référence religieuse). Nous avons consommé presqu’un kilo de dattes, de sucre, des lentilles et du sel. Nous vous avons laissé de l’argent. Si vous remarquez qu’une chose quelconque a disparu, contactez-nous sur ce numéro (…) », lit-on sur cette lettre !
   
Plus de 114 000 déplacés à Ramadi

Par ailleurs, les exactions commises par Daech continuent de déplacer les Irakiens de leurs régions.

Plus de 114 000 personnes ont fui ces deux dernières semaines les combats dans le secteur de Ramadi, dans la province d’Anbar en Irak, a annoncé mardi à Genève l’ONU, qui s’inquiète des problèmes croissants auxquels sont confrontés les déplacés.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 8000 de ces déplacés se trouvent toujours dans la province d’Anbar. « Quelque 54 000 personnes sont parties à Bagdad, 15 000 à Sulaymaniyah au Kurdistan irakien et 2100 autres à Babylone », a précisé un porte-parole de l’agence onusienne, Adrian Edwards.

Au moins 2,7 millions de personnes ont été déplacées en Irak depuis le début de 2014, dont près de 400 000 originaires d’Anbar, selon l’ONU.

Le HCR s’est dit « inquiet des difficultés qu’affrontent des milliers de civils irakiens » qui fuient les combats entre les forces pro-gouvernementales et le groupe terroriste takfiriste Daech (EI), telles que, selon le porte-parole, « le manque de ressources, les postes de contrôle, les restrictions d’entrée et les procédures de sécurité » qui compliquent leur voyage.

Source: alAlam, alManar, AFP