"S’il n’y avait pas de changement, il ne servirait à rien de poursuivre les négociations".
La levée des sanctions et l'obstruction possible du Congrès américain domineront la séance de négociation nucléaire qui débute mercredi à Vienne entre l'Iran et les groupe des 5+1, a expliqué l'un des négociateurs iraniens.
Téhéran et les pays du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) se retrouvent pour la première fois depuis la conclusion le 2 avril d'un accord cadre.
Les deux parties doivent désormais s'attaquer à la rédaction du texte et de ses détails techniques, qui doit aboutir avant le 30 juin. Mais Téhéran s'inquiète de l'adoption par la commission des Affaires étrangères du Sénat américain d'une proposition de loi qui donnerait un droit de regard au Congrès en cas d'accord final.
"Alors que nous reprenons les négociations cette semaine, nous demanderons à la délégation américaine des explications sur cette question (du droit de regard) et nous demanderons des informations claires et précises sur les détails concernant la levée des sanctions", a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, dans un entretien à l'agence officielle Irna.
Cette proposition de loi est une affaire intérieure, a-t-il dit, mettant toutefois en garde contre les "conséquences négatives" qu'elle pourrait avoir sur les discussions.
"Les Etats-Unis font partie d'une négociation multilatérale et c'est la responsabilité de leur gouvernement de s'assurer qu'il remplira ses obligations, en particulier celles concernant les sanctions, en totalité et avec bonne volonté, sans tenir compte de problèmes politiques intérieurs", a-t-il dit.
Le vice-ministre, qui mène la délégation iranienne en Autriche, a aussi souligné que "la levée des sanctions ne doit pas être liée à des conditions sans rapport" avec le dossier nucléaire de Téhéran, comme son programme balistique.
L'Iran, soumis à des sanctions économiques depuis 2006, demande leur levée totale "au premier jour de l'application de l'accord".
Mais pour les Occidentaux, une telle levée ne pourra intervenir avant la confirmation par l'AIEA que l'Iran a effectivement commencé à réduire ses capacités nucléaires.
La porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, a également souligné mercredi la "possibilité de changement de certains termes" de l'accord-cadre signé à Lausanne.
"S'il n'y avait pas de changement, il ne servirait à rien de poursuivre les négociations", a-t-elle dit. Accusé par les grandes puissances de chercher à se doter de l'arme atomique, l'Iran a toujours réfuté ces allégations, tout en insistant sur son droit à exploiter une filière nucléaire civile complète.
Avec AFP