La Russie a décliné l’invitation!
Le groupe de contact sur la Libye tient vendredi à Istanbul sa quatrième réunion pour discuter d'une solution politique au conflit libyen et coordonner l'aide internationale à la rébellion.
Une quinzaine de ministres des Affaires étrangères, dont Hillary Clinton pour les Etats-Unis, Alain Juppé pour la France, Franco Frattini pour l'Italie et William Hague pour le Royaume Uni sont attendus à cette réunion, selon des sources diplomatiques turques.
La Chine et la Russie ont également été invitées à Istanbul en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, mais Moscou, hostile à la campagne de l'Otan contre le régime du colonel libyen Mouammar Kadhafi, a décliné l'invitation.
La réunion d'Istanbul intervient alors que la rébellion libyenne a lancé une offensive dans l'ouest du pays et que des signaux ont été émis pour la première fois par Tripoli concernant une éventuelle mise à l'écart du colonel Kadhafi.
La France, fer de lance de l'opération internationale en Libye, a assuré mardi qu'une solution politique commençait à prendre forme, grâce à des contacts diplomatiques de plus en plus soutenus devant permettre le départ de M. Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans.
"Nous recevons des émissaires qui nous disent: voilà, Kadhafi est prêt à partir, discutons-en (...). Il y a effectivement des contacts, ce n'est pas aujourd'hui une véritable négociation", a indiqué M. Juppé.
La question sera discutée à Istanbul, ainsi que les étapes d'une résolution politique du conflit, a affirmé un diplomate turc parlant sous le couvert de l'anonymat.
"Je suis sûr que le sujet va sortir. Nous allons d'abord écouter (l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye) Abdel Ilah al-Khatib, parce qu'il fait la navette entre Benghazi (la "capitale" des rebelles) et Tripoli, et voir à quoi il est parvenu et ce qu'il a appris", a indiqué cette source.
Seront ensuite discutées les différentes "feuilles de route" proposées par la Turquie et l'Union africaine pour une sortie de crise.
"La feuille de route turque (...) inclut un cessez-le-feu immédiat avec le retrait des forces de Kadhafi de certains endroits (...), ensuite les modalités d'un départ de Kadhafi et dans un troisième temps la mise en place d'une transition politique en Libye", a expliqué le diplomate.
La coordination de l'aide internationale au rebelles sera également au cœur des discussions, auxquelles participera le numéro deux de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, également "ministre" des Affaires étrangères, selon cette source.
"Nous allons évaluer les mécanismes établis lors des précédentes réunions pour voir comment nous pouvons faciliter l'afflux d'aide financière et en nature (...) via le CNT et discuter de la situation humanitaire en Libye et à ses frontières", a-t-elle affirmé.
Le diplomate a cependant jugé peu réalistes les demandes de la rébellion de lui remettre les biens appartenant à des membres du régime de Tripoli gelés par une décision du Conseil de sécurité de l'ONU.
La résolution "recommande un gel (des avoirs), les transférer ailleurs est tellement compliqué sur le plan légal et sur le plan politique que je pense qu'ils (les rebelles) ont commencé à s'en rendre compte", a-t-il déclaré, tout en confirmant que la question serait discutée.
En marge de la réunion d'Istanbul, M. Jibril aura des discussions bilatérales avec les différentes délégations pour discuter de l'aide que chaque pays peut apporter à la rébellion, a souligné cette source.
Le groupe de contact international sur la Libye, créé lors d'une réunion à Londres le 29 mars, comprend tous les pays participant à la campagne de l'Otan contre le régime Kadhafi.