Les sept hommes, souriants, sont apparus au balcon de l’ambassade de France à Beyrouth, saluant les journalistes.
Les sept cyclistes estoniens enlevés en mars dans l'est du Liban ont été libérés jeudi sans qu'il soit établi si une rançon a été versée au groupuscule quasi-inconnu qui avait revendiqué leur enlèvement.
Les sept hommes, souriants, sont apparus au balcon de l'ambassade de France à Beyrouth, saluant les journalistes.
Un responsable de la police libanaise a indiqué à l'AFP que les sept hommes avaient été remis tôt jeudi dans le village de Sahel al-Taybi, dans la vallée de la Bekaa (est), soulignant qu'ils étaient en bonne santé. Aucun autre détail n'a filtré sur les circonstances de la libération.
Selon lui, les cyclistes doivent subir des examens médicaux à l'ambassade de France avant d'être rejoints par le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet.
Paet et les sept hommes doivent prendre l'avion, en principe vendredi, pour l'Estonie.
Une source judiciaire a précisé à l'AFP qu'un juge libanais de haut-rang entendra leurs témoignages jeudi.
Le ministre libanais de la Justice Chakib Kortbawi s'est réjoui de la "fin heureuse" de cette histoire, ajoutant que l'"affaire est loin d'être terminée".
"La justice libanaise va poursuivre son enquête jusqu'à ce que les détails de l'enlèvement soient connus et les responsables identifiés", a-t-il indiqué.
Dans un communiqué publié jeudi, le président estonien Toomas Hendrik Ilves a salué le "courage et la volonté" des cyclistes.
Les sept Estoniens Kalev Kaosaar, August Tillo, Madis Paluoja, Priit Raistik, Jaan Jagomagi, Andre Pukk et Martin Metspalu, ont été kidnappés le 23 mars dans l'Est peu après avoir pénétré sur le territoire libanais à vélo en provenance de la Syrie voisine.
En Estonie, les parents des proches se sont dits soulagés de la libération des cyclistes. Ils ont également confirmé leur état de santé.
"J'ai parlé à mon fils, ils sont tous en bonne santé et de bonne humeur", a affirmé Juri Kaosaar, le père de Kalev Kaosaar au quotidien estonien Postimees.
La France s'est également réjouie jeudi de la libération des cyclistes estoniens et a rappelé qu'elle a fait tout son possible pour y contribuer.
"Je tiens à saluer les efforts de tous ceux qui ont contribué à ce dénouement heureux, en particulier les autorités libanaises", a déclaré dans un communiqué le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
"Depuis l'enlèvement j'ai été en contact permanent avec mon homologue Urmas Paet pour l'assurer de l'entier soutien de la France à l'Estonie dans cette épreuve. Je lui avais garanti que nous ferions tout notre possible pour aider nos amis estoniens à faire en sorte que leurs sept compatriotes puissent retrouver rapidement la liberté", a-t-il poursuivi.
Les efforts de l'Estonie pour libérer les otages avaient été entravés du fait de la très faible présence diplomatique au Proche-Orient du petit Etat balte qui compte 1,3 million d'habitants.
Dans deux courriels envoyés à un site internet libanais, le groupe "Haraket El Nahda Wal Islah" (Mouvement de la renaissance et de la réforme) - un groupuscule inconnu jusqu'alors - avait revendiqué leur enlèvement et exigé le paiement d'une rançon.
En avril, plusieurs personnes avaient été inculpées dans le cadre de cette affaire. Quatre des suspects arrêtés étaient des fondamentalistes sunnites selon les autorités libanaises, qui avaient alors estimé qu'ils avaient perpétré l'enlèvement sans en être les "cerveaux".