Pour Amnesty International, Cheikh Ali Salmane, prisonnier d’opinion, doit être libéré inconditionnellement.
Le quatrième congrès international de Bahreïn a décidé "la formation d'une fédération arabe pour la démocratie et les droits de l'homme, regroupant un ensemble de comités de défense des droits de l'homme". L'objectif étant de défendre les droits fondamentaux du peuple bahreïni à la liberté et la démocratie.
Organisé jeudi à Beyrouth sous le titre "Absence de justice et manquement aux engagements internationaux", les participants ont appelé les autorités bahreïnies à "cesser immédiatement la politisation de la justice pour sanctionner leurs adversaires politiques, et à annuler toutes les décisions de retrait des nationalités des opposants politiques".
Dans le communiqué final, le président du forum de Bahreïn pour les droits de l'homme Youssef Rabih a réclamé, au nom des comités présents, la libération immédiate du Cheikh Ali Salmane et du militant des droits de l'homme Nabil Rajab ainsi que de tous les détenus d'opinion, les médecins, les femmes et les enfants, comme prélude à un dialogue sérieux et à la réconciliation nationale".
Les participants ont demandé aux pays arabes de "renoncer à leur décision de choisir Manama comme siège à la cour arabe des droits de l'homme".
"Les autorités bahreïnies ne respectent pas les conventions et les accords internationaux dans le domaine des droits de l'homme", indique-t-on dans le communiqué final.
Par ailleurs, les autorités bahreïnies "doivent cesser les tortures contre les prisonniers et former une commission neutre pour enquêter et interroger les parties impliquées dans les crimes de torture".
Parmi les recommandations, "l'union des parlementaires arabes et internationaux a aussi été sollicitée pour soutenir le peuple bahreïni en vue de restituer ses droits légitimes et réaliser sa volonté".
L'archevêque Hanna fustige la répression religieuse
Intervenant au congrès par vidéo-conférence depuis la ville sainte occupée d'al-Qods, l'archevêque grec-orthodoxe Atallah Hanna a fustigé la répression religieuse que subit le peuple bahreïni à cause de son identité confessionnelle.
"Je vous parle d'al-Qods, je salue votre congrès sur les droits de l'homme à Bahreïn. Je vous envoie depuis al-Qods, notre capitale spirituelle, nos prières pour le succès et la réussite", a-t-il lancé au début de son allocution.
Affichant ses inquiétudes quant à la situation dans la région arabe et surtout à Bahreïn, l'archevêque s'est dit "certain que les conflits politiques ne peuvent être résolus par la violence contre les peuples", souhaitant la paix pour toutes les populations arabes.
Mgr. Hanna a appelé au dialogue, "meilleur moyen pour traiter les questions en suspens". Il a sollicité l'autorité de Bahreïn pour "entendre les revendications de son peuple et régler la crise loin de la violence".
Et de poursuivre: "Nous rejetons toute discrimination religieuse, nous rejetons toute répression contre les citoyens sur la base de leur appartenance religieuse, et il n'est pas permis d'agresser les manifestants pacifiques à Bahreïn".
Amnesty: "Cheikh Ali Salmane doit être libéré"
Pour sa part, l'organisation de défense des droits de l'homme "Amnesty International" a appelé à la libération "immédiate et inconditionnelle" du secrétaire général du Wefac Cheikh Ali Salmane, le qualifiant de prisonnier d'opinion.
Selon un rapport de ladite organisation, cheikh Salmane "a été détenu simplement parce qu'il exerçait pacifiquement son droit à la liberté d'expression".
Le procès de Cheikh Salamane a repris le 22 avril en cours.
3 ans de prison pour un Irakien
Faisant fi de tous les appels au rejet des mesures arbitraires, les autorités bahreïnies ont condamné un Irakien à trois ans de prison sous prétexte qu'il a participé à des "émeutes" et des "manifestations non autorisées" à Manama.
Selon l'agence officielle BNA, citant le procureur Ahmed al-Hammadi, l'accusé, dont le nom n'a pas été révélé, a été reconnu coupable jeudi "d'avoir pris part à une manifestation non autorisée" et d'avoir mis le feu, "avec d'autres émeutiers à six poubelles" sur une route.
Parmi les accusations figurent également "mise en danger de la vie" de personnes et "possession de matériel inflammable".
L'Irakien sera expulsé après avoir purgé sa peine, selon le jugement de la Haute cour criminelle, indique BNA.
Au moins 89 personnes ont été tuées dans les violences depuis 2011 et des centaines arrêtées et jugées, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
Source: alManar, AFP, Amnesty International