En Chine les grandes entreprises publiques, dont les dirigeants sont nommés par les hautes autorités communistes, sont en effet accusées de former un Etat dans l’Etat en vampirisant l’économie nationale.
La Chine compte fusionner plusieurs dizaines de ses puissants groupes étatiques, pour créer des champions nationaux dans des
secteurs clés de l'économie, a rapporté lundi l'agence de presse Chine nouvelle.
Ce mouvement de concentration, par le biais de fusions ou d'acquisitions,
fera passer le nombre des sociétés publiques de 112 à une quarantaine, a ajouté l'agence officielle, sans autre précision.
L'opération sera pilotée par la Commission de contrôle et d'administration
des biens publics (Sasac), organisme stratégique qui regroupe sous son autorité
les plus grandes entreprises d'Etat, qui elles-mêmes jouissent de confortables
monopoles.
Cette annonce a contribué à faire bondir lundi la Bourse de Shanghai:
l'indice composite y a atteint son niveau le plus élevé depuis février 2008.
Le régime du président Xi Jinping a depuis deux ans manifesté une volonté
de reprise en main des groupes étatiques, souvent réputés être des bastions du
conservatisme économique et de généreux pourvoyeurs de pots-de-vin.
L'ex-patron de la Sasac, Jiang Jiemin, a d'ailleurs comparu ce moi-ci devant la justice, accusé de corruption.
En Chine les grandes entreprises publiques, dont les dirigeants sont nommés
par les hautes autorités communistes, sont en effet accusées de former un Etat
dans l'Etat en vampirisant l'économie nationale.
On reproche à ces mastodontes de bénéficier d'énormes privilèges, comme
l'accès préférentiel au crédit bancaire et aux marchés publics, et d'asphyxier
les PME porteuses d'innovation.
Et, au final, d'être le principal obstacle aux réformes dans un pays qui
s'est pourtant engagé à laisser une plus grande latitude au marché.
Avec cette réforme, le gouvernement cherche donc aussi à améliorer
l'efficacité de ses groupes publics, à l'image de ce qu'il tente de faire avec
les fabricants de trains CNR et CSR.
Ces deux groupes contrôlés par l'Etat produisent wagons et locomotives, et
leur récente fusion vise à créer une puissante firme capable d'exporter les
technologies chinoises de rail à grande vitesse.