Pourquoi la presse française a pris la défense de Charlie Hebdo dans la lutte contre le terrorisme mais marche sous la houlette des néonazis ukrainiens?
La rédaction ukrainienne du magazine Elle a accompli une démarche sans précédent pour le journalisme français, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Sous la pression des néonazis de Kiev, le numéro de mai a changé sa une avec l'actrice américaine Michelle Williams.
Les néonazis n'ont pas apprécié sa robe noir-orange, tirée de la collection printemps-été de la maison de couture Louis Vuitton. Cette tenue rappelait en effet le ruban de Saint-Georges — symbole de la victoire de l'URSS dans la Seconde Guerre mondiale. Après l'affichage de publicités du numéro d'Elle à paraître dans les rues de Kiev, la rédaction du magazine a commencé à recevoir des menaces des néonazis, exigeant de changer la photo. La rédaction n'avait pas l'intention de répondre à ces revendications mais après l'assassinat du journaliste Oles Bouzina, les nerfs des éditeurs ont lâché et ils se sont pliés à la volonté des néonazis.
Désormais, on peut voir en une du numéro de mai cette même actrice, Michelle Williams, qui porte une tenue noir-et-blanc avec un visage attristé, assise, le dos courbé.
Les néonazis ukrainiens, particulièrement proches du régiment de la garde nationale Azov, se vantent activement de cette "victoire" sur les journalistes et les couturiers français. Les combattants de cette unité, dont 20% professent le néonazisme, comme l'a reconnu le porte-parole d'Azov, disent qu'il faut agir à Kiev de la même manière que dans le Donbass: en imposant par la force l'accomplissement de leurs exigences.
Mais pourquoi les journalistes français, devenus les symboles de l'attachement aux principes déontologiques après l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier dernier, se sont-ils pliés à la volonté des néonazis ukrainiens? Pourquoi la presse française a pris la défense de Charlie Hebdo dans la lutte contre le terrorisme mais marche sous la houlette des néonazis ukrainiens?
Elle collabore activement avec Louis Vuitton depuis longtemps. La robe noir-orange portée par Michelle Williams en une d'Elle fait partie de la collection de cette maison de couture. D'ailleurs, ce n'est pas l'unique tenue dans la gamme des couleurs "Saint-Georges". On y trouve également une jupe de cette couleur récemment présentée au cours d'un défilé.
Aujourd'hui, le personnel du zoo de Kiev craint pour la vie des tigres. Les néonazis d'Azov pourraient ne pas non plus apprécier leur couleur naturelle "Saint-Georges" et exiger de les dépouiller. Il ne reste qu'à espérer que les tigres seront plus courageux que les journalistes français et refuseront de marcher sous la houlette des néonazis.
Les Français ont été choqués par une telle paranoïa.
Sputnik