La Russie sera représentée à la conférence par Mikhaïl Oulianov, directeur du département du ministère des Affaires étrangères pour la sécurité et le désarmement.
Aujourd'hui à New York s'ouvre la neuvième conférence sur le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Organisée traditionnellement depuis l'entrée en vigueur du texte en 1970, elle se déroulera cette fois dans une nouvelle réalité politique, inhabituelle. Le débat à venir pourrait être enflammé, voir explosif, selon des sources informées.
La conférence durera quatre semaines et s'achèvera le 22 mai. Les débats généraux se tiendront pendant la première semaine, puis les discussions se limiteront à trois sujets: le désarmement nucléaire, la non-prolifération nucléaire et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
La Russie sera représentée à la conférence par Mikhaïl Oulianov, directeur du département du ministère des Affaires étrangères pour la sécurité et le désarmement.
Les participants adoptent généralement un document commun à l'issue de la conférence. C'était le cas lors de la précédente édition à New York en 2010: un plan en 64 points avait été adopté sur la non-prolifération nucléaire, le désarmement et l'utilisation pacifique du nucléaire, ainsi que l'appel à créer une zone non-nucléaire au Moyen-Orient.
Aujourd'hui, les divergences entre les participants à la conférence sont si fortes qu'il est probable qu'aucun document final ne soit convenu à l'arrivée. Et on peut difficilement parler d'un progrès sur le statut non-nucléaire du Moyen-Orient.
On prévoit au moins autant de différends sur le désarmement. Mikhaïl Oulianov rappelle que "depuis 1987 Moscou a réduit de 80% son arsenal nucléaire. Mais quand on soulève la question de l'interdiction de l'armement nucléaire, nous ne sommes pas d'accord avec une telle formulation".
Selon certaines sources, la conférence pourrait rester au point mort à cause des divergences accrues entre Moscou et Washington, notamment sur le respect du traité russo-américain sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).
De toute évidence, la partie russe a l'intention de soulever le problème des missions nucléaires conjointes de l'Otan, ce qui risque également de faire du bruit. Selon Moscou, quand des membres non-nucléaires de l'Otan participent à des exercices dont les scénarios impliquent la possibilité d'utiliser l'arme nucléaire, cela va à l'encontre du TNP.
La délégation ukrainienne et d'autres représentants d'Europe orientale soulèveront la question du respect du Mémorandum de Budapest par la Russie. Ce document avait été signé en décembre 1994 par les dirigeants de la Russie, de l'Ukraine, du Royaume-Uni et des USA.
Mikhaïl Oulianov est persuadé que plusieurs délégations soulèveront cette question. "Mais nous n'avons rien à dire, nous n'avons pas enfreint le Mémorandum de Budapest. Nous nous sommes engagés à ne pas menacer de faire usage de l'arme nucléaire ou d'en faire usage contre l'Ukraine. Tous les autres aspects n'ont rien à voir avec le TNP, c'est purement politique", conclut-il.
Sputnik