27-11-2024 07:15 AM Jerusalem Timing

L’Arabie saoudite arrête près de 100 suspects, déjoue des attentats

L’Arabie saoudite arrête près de 100 suspects, déjoue des attentats

Des membres de Daesh.

L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a annoncé mardi avoir arrêté une centaine de suspects et déjoué des attentats de jihadistes du groupe Etat islamique (EI-Daesh) dont un contre l'ambassade des Etats-Unis à Ryad.
   
Au total, 93 suspects, dont une femme, pour la plupart liés à l'EI "à l'étranger", ont été arrêtés entre la fin décembre et la mi-avril dans plusieurs régions du pays, frontalier de l'Irak où sévit l'EI, a indiqué le ministère saoudien de l'Intérieur dans un communiqué.
Les suspects avaient "atteint des phases avancées dans la préparation" de leurs attentats, a ajouté le porte-parole.
   
L'une des cellules démantelées, formée de 15 partisans de l'EI, était baptisée "Jund Bilad Al-Haramaïn" ("Soldats du pays des deux lieux saints "). Dirigée par un expert en explosifs, elle avait pour mission de s'attaquer aux forces de sécurité, à des militaires et à des quartiers résidentiels, a-t-il poursuivi.
   
Selon le porte-parole, une deuxième cellule, formée de 65 membres, dont un Palestinien, un Syrien et deux apatrides, a projeté des attaques contre des quartiers résidentiels et "des opérations destinées à fomenter la sédition confessionnelle" en Arabie saoudite.
   
Ce royaume ultraconservateur à majorité sunnite, qui abrite les deux premiers lieux saints de l'islam, connaît des troubles dans la province orientale, où se concentre sa minorité chiite qui se plaint de marginalisation.
   
 

Projet d'attentat anti-US

Le porte-parole a en outre fait état d'un projet d'attentat suicide à la voiture piégée contre l'ambassade des Etats-Unis à Ryad, indiquant qu'un Saoudien et deux Syriens, arrivés dans le royaume en provenance d'un autre pays du Golfe, étaient impliqués dans le plan.
   
En mars, l'ambassade américaine avait fermé pendant une semaine ses services consulaires à Ryad, à Jeddah (ouest) et Dahran (est) en arguant "d'inquiétudes sécuritaires accrues".
   
Une mise en garde avait aussi été émise pour les Occidentaux travaillant dans le secteur pétrolier face à des risques d'attaque ou d'enlèvement par des groupes "terroristes".
   
Parmi les suspects arrêtés figurent un Saoudien qui a reconnu avoir fait allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EI, et neuf personnes qui faisaient de la propagande en faveur du groupe sur les réseaux sociaux, a encore dit le porte-parole saoudien. Une femme, membre de cette cellule, a "tenté en vain d'attirer un militaire pour l'assassiner".
   
Dans son communiqué, il a appelé la population à coopérer pour "mettre en échec de tels plans criminels", soulignant que "les forces de sécurité agiront avec fermeté contre tous ceux qui oseraient nuire à la sécurité et à la stabilité du pays".
   
 Ryad impliqué en Syrie, au Yémen

Dans une annonce séparée, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'arrestation près de Ryad d'un suspect, recherché pour son implication dans un attentat attribué à l'EI, qui a coûté la vie à deux policiers. Le principal accusé, qui a tué les policiers sur les ordres de l'EI selon les autorités, avait été arrêté il y a cinq jours.
   
L'Arabie saoudite est membre de la coalition internationale qui mène sous la conduite des Etats-Unis des raids aériens contre l'EI en Irak et en Syrie, où le groupe jihadiste responsable d'atrocités s'est emparé de larges pans de territoires.
   
Le royaume pétrolier, qui a livré bataille contre Al-Qaïda responsable d'attentats meurtriers entre 2003 et 2006, a multiplié ces derniers mois les déclarations concernant la présence sur son sol de partisans de l'EI.
   
Ce groupe s'est manifesté en mars au Yémen où Ryad dirige une coalition arabe, engagée contre des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, son rival régional.
  

Depuis octobre, plusieurs Occidentaux ont été pris pour cible dans des attaques armées en Arabie saoudite. Parmi eux, un Danois a été blessé en novembre et les autorités ont affirmé avoir arrêté trois suspects, vraisemblablement liés à l'EI.

Avec AFP