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Un rapport fait la lumière sur les drames onusiens de la guerre de Gaza

Un rapport fait la lumière sur les drames onusiens de la guerre de Gaza

Un rapport qui accuse les Israéliens sans disculper la résistance palestinienne.

Que s'est-il passé le 30 juillet 2014 à Jabaliya? Un rapport de l'ONU sur la guerre de Gaza jette une lumière sans précédent sur le déroulement de certains des évènements les plus dramatiques de ce conflit meurtrier.
   
Les enquêteurs qui ont dressé ce rapport, dont un résumé a été publié lundi soir, ont recueilli les témoignages et les informations sur ce que l'ONU appelle sept "incidents" qui ont fait des dizaines de morts dans des installations onusiennes et que les Nations unies imputent tous à l'armée israélienne.

Ils se sont penchés aussi sur l'utilisation, à l'insu de l'ONU, des écoles onusiennes par les groupes armés palestiniens pour cacher des armes et tirer sur l'armée israélienne.
  

Que s'est-il passé le 24 juillet 2014 à l'école primaire de Beit Hanoun ?
   
Tout le secteur est le théâtre de combats farouches, rapporte l'ONU.
L'école a été transformée en abri d'urgence. Les jours précédents, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a reçu des "appels multiples" des autorités israéliennes disant que des roquettes sont tirées de l'école et de sa proximité et qu'elle doit être évacuée en prévision d'une riposte israélienne.
Des témoins démentent une telle activité des combattants palestiniens.
   
Plusieurs tentatives sont entreprises pour convaincre les occupants de partir. Mais ils refusent. L'UNRWA n'obtient pas la "fenêtre" qu'elle demande pour évacuer ses personnels. Il reste environ 450 occupants dans l'école.
   
Le 24 juillet à 15H00, au moins deux mortiers de 120 mm à haut pouvoir explosif tombent dans la cour et devant l'école. Bilan selon l'ONU: entre 12 et 14 morts, 93 blessés.

 

Et le 30 juillet à l'école primaire pour filles de Jabaliya?

L'école de l'UNRWA, au centre du camp de réfugiés de Jabaliya, est elle aussi devenue un abri d'urgence pour environ 3.000 déplacés. Les jours précédents, des combats se déroulent à l'est du camp de réfugiés. L'armée israélienne, par tracts, demande aux résidents de partir. Des témoins disent que les combattants palestiniens ne sont pas actifs dans les environs proches de l'école.
   
Vers 4H45, quatre projectiles de 155 mm à haut pouvoir explosif atteignent l'école. 17 ou 18 personnes sont tuées. Le rapport note que les frappes n'ont été précédées d'aucun avertissement. Comme pour le 24 juillet, Israël dit aux enquêteurs de l'ONU que sa justice militaire a ouvert une enquête criminelle sur les faits.
   
Le 3 août, l'indignation internationale est à son comble quand un missile israélien tombe près d'une autre école de l'UNRWA, à Rafah. Quinze personnes sont tuées, selon l'ONU. Israël a expliqué aux enquêteurs qu'il visait trois membres du Jihad islamique à moto, mais que lorsqu'il s'est rendu compte qu'ils passaient près de l'école il était trop tard pour stopper le tir.
   
Les combattants palestiniens se sont-ils servis de l'ONU?

Dans les trois cas examinés par les enquêteurs, les écoles de l'ONU, alors vacantes, ont bien servi à cacher des armes comme des tubes de mortier et leurs munitions et probablement, dans deux de ces trois cas, à tirer sur les soldats israéliens, dit le rapport.
   
  

Quelles sont les réactions au rapport?
 
Le rapport montre qu'"Israël a commis des crimes de guerre contre des civils palestiniens", dit le Hamas. Il doit en rendre compte à la justice internationale. Le Hamas dément détenir des informations sur la dissimulation d'armes dans des écoles de l'ONU.
   

Pour Israël, le rapport confirme que les combattants palestiniens se sont servis des bâtiments de l'ONU. Israël note que le rapport lui-même relève sa coopération à l'enquête et rappelle qu'il mène ses propres investigations. Il redit tout faire pour éviter d'atteindre les populations civiles.
   
  

Quelles suites au rapport?
 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon déplore qu'"au moins 44 Palestiniens aient été tués" dans des locaux onusiens "du fait des agissements israéliens". Il est "consterné" que les combattants palestiniens se soient servis des écoles de l'ONU.
   
Mais l'enquête servait surtout à identifier les failles mises au jour par les évènements et à y remédier. Le rapport n'a pas vocation à se prononcer pas sur des questions de responsabilité devant les tribunaux, à commencer par la Cour pénale internationale dont la Palestine vient de devenir membre.