A plusieurs reprises, le vice-président américain, Joe Biden, a affiché son soutien à un plan qui stipule le partage de l’Irak en trois provinces indépendantes et autonomes.
Les dirigeants irakiens ont affiché à l'unanimité leur rejet d'un projet de résolution américain qui traite les kurdes et les sunnites d'Irak comme s'ils appartenaient à deux pays distincts.
Ils considèrent que ce projet est un prélude à la division du pays et une atteinte à sa souveraineté. Sayed Moqtada Sadr est parmi les premiers dirigeants irakiens à menacer de frapper les intérêts américains en Irak en cas d'adoption dudit projet.
En effet, le Congrès américain a annoncé l'ouverture par la commission des relations extérieures de débats sur un projet de loi traitant les kurdes et les sunnites comme s'ils appartenaient à deux pays différents, "séparés du gouvernement irakien".
Ce projet de résolution, présenté par le parti républicain, stipule "la possibilité d'approvisionner les peshmergas (kurdes) et les tribus sunnites en aides américaines directes.
En revanche, le gouvernement irakien pourra recevoir des aides similaires à condition que les minorités non chiites puissent avoir un rôle dans la direction du pays dans un délai de trois mois après la promulgation de la loi.
Cette dernière stipule aussi que Bagdad mette fin à son soutien aux forces de la mobilisation populaire, sinon, 75% des aides destinées à Bagdad seront suspendues et plus de 60% seront directement envoyées aux kurdes et aux sunnites".
Rejet du projet américain
Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi a rejeté le projet de loi visant à armer les peshmergas et les sunnites, indépendamment du gouvernement de Bagdad.
"Le traitement avec le gouvernement irakien était et reste une condition au respect de la souveraineté irakienne… tout armement ne se fera qu'à travers le gouvernement irakien et selon ses plans militaires. Le projet américain est refusé et ne fera qu'augmenter les divisions dans la région", a-t-il encore dit.
Pour sa part, le ministère irakien des Affaires étrangères a condamné le projet de loi présenté au Congrès américain, un projet qui "porte atteinte à la souveraineté de l'Irak". Dans un communiqué, le ministère irakien a assuré que "toute aide fournie à l'Irak dans le cadre de sa guerre contre le terrorisme doit respecter les constantes des relations internationales basées sur le respect mutuel et le traitement exclusif avec le gouvernement central".
Le chef du courant Sadr, sayed Moqtada Sadr, a menacé de "lever le gel sur la branche armée chargée d'attaquer les intérêts américains en Irak et ailleurs".
Considérant ce projet comme un prélude "au partage de l'Irak d'une façon ouverte", Sayed Sadr a accusé les Etats-Unis de faire preuve d'une "mauvaise intention envers l'Irak".
Et d'appeler les Irakiens à "la protection de la terre et des communautés du pays, à travers une déclaration qui rejette ce projet".
Même son de cloche chez le président du conseil suprême islamique irakien, sayed Ammar el-Hakim, qui a estimé que "la résolution ne fera qu'approfondir les divisions dans la société irakienne", qualifiant ce projet de "dangereux".
Visite kurde à Washington
Entretemps, des sources kurdes citées par le journal libanais al-Akhbar ont révélé que le président du Kurdistan d'Irak Massoud Barazani, se dirigera dans les prochains jours aux Etats-Unis pour se réunir avec les dirigeants là-bas et s'informer au sujet de ce nouveau soutien.
Côté sunnite, le député de l'union de forces sunnites, Fares Taha, a salué la décision américaine d'armer les tribus sunnites, tout en rejetant "les détails liés au partage de l'Irak".
Justification américaine
L'ambassade américaine à Bagdad n'a pas tardé à justifier le projet présenté, considérant qu'il est "illégal et ne reflète pas la politique étrangère des Etats-Unis".
"La politique des Etats-Unis envers l'Irak est inchangée, et nous soutenons un Irak uni. Le soutien et les aides militaires présentés par le gouvernement américain sont remis au gouvernement irakien", a dit le porte-parole de l'ambassade dans un communiqué.
A plusieurs reprises, le vice-président américain, Joe Biden, a affiché son soutien à un plan qui stipule le partage de l'Irak en trois provinces indépendantes et autonomes: pour les chiites, les sunnites et les kurdes. Il avait proposé "la mise en place d'un système fédéral efficace" comme un moyen pour surmonter les divergences en Irak!
Traduit du site al-Akhbar