"Il y a trop de militaires qui se sentent ostracisés ou victimes de représailles quand ils dénoncent"
Le nombre d'abus sexuels dans l'armée a diminué de 27% entre 2012 et 2014, mais le risque de représailles contre les victimes ou ceux qui dénoncent les faits demeure trop élevé, a estimé vendredi le Pentagone.
"Il y a trop de militaires qui se sentent ostracisés ou victimes de représailles quand ils dénoncent" des abus sexuels, a déclaré le ministre américain de la Défense Ashton Carter à Washington, en présentant le rapport annuel du Pentagone sur ces agressions.
Le ministre a demandé que lui soit présenté "une stratégie exhaustive pour empêcher" ces représailles contre les victimes et ceux qui interviennent en leur faveur, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.vSelon le rapport du Pentagone, 57% des victimes ayant dénoncé un abus disent avoir subi des représailles au travail, de l'ostracisme ou une sanction administrative.
Selon une enquête par questionnaire anonyme conduite par le Pentagone, environ 18.900 soldats (10.400 hommes et 8.500 femmes) ont été victimes d'un contact sexuel "non voulu" en 2014, contre 26.000 en 2012, soit une baisse de 27%.vMais si les abus sont moins fréquents, les victimes sont désormais plus nombreuses à les dénoncer: 6.131 militaires ont rapporté avoir été violés ou avoir subi une agression sexuelle en 2014, un chiffre en augmentation de 11% sur un an, selon le Pentagone.
Le ministre de la Défense a aussi promis de faire plus contre le harcèlement sexuel dont auraient été victimes, sous une forme ou sur une autre, jusqu'à 22% des femmes en uniforme et 7% des hommes, selon le rapport.
"C'est détestable et cela doit stopper, pas seulement parce que c'est tout à fait mal, mais parce que les chiffres montrent que ceux qui ont subi du harcèlement sexuel ont plus de chance d'être sexuellement agressés", a expliqué M. Carter.