Poursuite des raids contre les civils. Washington se défend de fournir des armes prohibées à Ryad. Le roi du Maroc en visite en Arabie saoudite.
Au 38ème jour de l’agression saoudo-américaine contre le Yémen, l’armée yéménite et les forces révolutionnaires d’Ansarullah ont infligé une défaite cuisante à la marine saoudienne dans son offensive contre la ville portuaire d’Aden. Plus de 50 navires participaient à cette agression, la 2ème depuis quelques jours.
Les forces yéménites ont réussi à détruire plusieurs navires, tuant et blessant les soldats à bord, a précisé une source yéménite citée par la chaine iranienne arabophone AlAlam.
Et d’ajouter : un des navires a été saisi avec les soldats à bord.
Poursuite des raids contre les civils
Parallèlement, les raids visant les civils et l’infrastructure du pays ne connaissent pas de répit.
Les avions de chasse saoudiens ont visé ce lundi trois domiciles dans la région d’Ibb au centre. 5 civils sont tombés en martyre et plus de 15 autres ont été blessés, selon un bilan provisoire cité par la chaine panarabe AlMayadeen.
Plus de 150 raids aériens ont en outre été menés par les avions de la coalition contre la ville portuaire d’Aden, en moins de 24 heures.
Washington se défend de fournir des armes prohibées à Ryad
Dans ce contexte, Washington s'est défendu dimanche d'avoir fourni des armes à sous-munitions prohibées à la coalition menée par Ryad contre le Yémen.
"Les Etats-Unis fournissent des armes à sous-munitions qui respectent la stricte condition d'exploser quasi complètement", a estimé dans un courriel à l'AFP un représentant du Pentagone. Selon lui, moins d'1% de ces armes est susceptible de ne pas exploser.
Quand elles n'explosent pas, ces bombes qui contiennent des dizaines de munitions deviennent de facto des mines susceptibles de tuer ou de mutiler des civils, et ce longtemps après leur lancement, accusent les organisations des droits de l'Homme.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a rapporté dimanche que la coalition menée par Ryad utilisait ce genre d'armes fournies par les Etats-Unis dans ses raids aériens contre le Yémen.
"Les bénéficiaires de ces transferts doivent en outre s'engager à ce que les armes à sous-munitions ne soient utilisées que contre des cibles militaires clairement définies et non pas là où se trouvent des civils ou dans des zones habitées", a dit ce responsable militaire.
"C'est bien sûr un élément crucial de cette politique", selon lui.
Des photos, une vidéo et d'autres éléments crédibles depuis la mi-avril tendent à indiquer que des munitions en grappe ont été utilisées ces dernières semaines dans des frappes de la coalition saoudo-américaine contre le gouvernorat de Saada, dans le nord du Yémen, écrit HRW dans un communiqué.
HRW assure avoir établi, à travers une analyse d'images satellitaires, que ces sous-munitions semblaient avoir atterri sur un plateau cultivé, à 600 mètres de zones habitées.
"Nous prenons très au sérieux tous les bilans de morts civils résultant des hostilités au Yémen", a outre prétendu le responsable militaire américain qui "appelle toutes les parties à se conformer aux lois humanitaires internationales et à prendre toutes les mesures réalisables pour faire le moins de mal possible aux civils".
Le roi du Maroc en visite en Arabie saoudite
Au niveau politique, le roi du Maroc Mohammed VI, dont le pays participe au côté de Ryad à l’agression saoudo-américaine contre le Yémen, a entamé dimanche une visite en Arabie saoudite, a annoncé l'agence officielle saoudienne SPA.
Le souverain marocain a été accueilli à son arrivée à Ryad par le roi Salmane et plusieurs hauts responsables saoudiens.
Cette visite intervient au lendemain de la venue à Ryad du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est aussi membre de la coalition.
Le Maroc participe depuis le 26 mars aux opérations militaires d'une coalition arabe menée par l’Arabie contre le Yémen.
Les autorités marocaines avaient alors expliqué avoir "décidé d'apporter toutes les formes d'appui à la coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans ses dimensions politique, de renseignement, logistique et militaire".
Ce soutien comprend "la mise à disposition de la coalition des Forces Royales Air stationnées aux Emirats", avaient-elles ajouté.
La presse locale avait évoqué la participation de six F-16 marocains.
Le Maroc entretient des rapports étroits avec l'Arabie saoudite et plus largement avec les six monarchies arabes de la péninsule membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Le CCG avait proposé en 2011 à Rabat, ainsi qu'à Amman, de rejoindre ce club, resté fermé depuis sa création en 1981.
Si cette offre n'a pas abouti, l'organisation a créé au cours des mois suivants un fonds de cinq milliards de dollars en faveur des deux pays.
Source: AlAlam + AlMayadeen + AFP