Hollande en faveur d’une conférence inter-yéménite "à Ryad".
Les monarchies du Golfe ont fait bloc face à l'Iran lors d'un sommet mardi en Arabie saoudite, marqué par le début d'un "partenariat spécial" avec la France, rapporte l'AFP.
Le président François Hollande était "l'invité d'honneur" du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), devenant ainsi le premier chef d'Etat occidental à participer à une telle réunion aux côtés des dirigeants d'Arabie saoudite, de Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman et du Qatar.
Cinq des six Etats du CCG se sont alliés fin mars avec quatre autres nations arabes contre le Yémen, sous prétexte de freiner l'avancée des Houthis et contrer ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mainmise de l'Iran sur ce pays de la péninsule arabique.
A l'ouverture du sommet, le roi Salmane d'Arabie saoudite a fait une allusion à peine voilée à l'Iran, en dénonçant une menace extérieure qui -selon ses propres termes- "vise à étendre le contrôle et à imposer son hégémonie" sur la région.
La guerre contre Yémen --où une coalition sous commandement saoudien poursuit ses raids meurtrier contre les civils et l’infrastructure de ce pays-- constituait la toile de fond du sommet de Ryad.
Hollande réaffirme "l'engagement de la France" aux côtés des pays du Golfe
Hollande s'est inquiété lors du sommet de la "déstabilisation" du Yémen et a réaffirmé "l'engagement de la France" aux côtés des pays du Golfe.
Ces derniers mois, les pétromonarchies, à commencer par l'Arabie saoudite, ont loué la fermeté française dans les négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire.
Dans une déclaration conjointe lundi soir après une rencontre entre M. Hollande et le roi Salmane, les deux parties ont évoqué le dossier nucléaire iranien, insistant sur "la nécessité de parvenir, avant le 30 juin, à un accord robuste, durable, vérifiable, incontestable et contraignant pour l'Iran" qui doit "garantir" que ce pays n'ait pas la bombe atomique.
Dans leur communiqué final mardi, les dirigeants du CCG ont espéré que l'accord définitif, susceptible d'être conclu avec l'Iran, "garantisse le caractère pacifique du programme nucléaire iranien" et soit "conforme à toutes les règlementations internationales".
Hollande en faveur d'une conférence inter-yéménite "à Ryad"
Sur le Yémen, les leaders du Golfe ont "accueilli avec satisfaction" une décision du président démissionnaire réfugié en Arabie Abd Rabbo Mansour Hadi de "convoquer un congrès sous les auspices du secrétariat général du CCG le 17 mai à Ryad, auquel prendraient part toutes les parties yéménites qui soutiennent la légitimité, la sécurité et la stabilité du Yémen".
M. Hollande a partagé la position saoudienne sur la nécessité d'organiser cette conférence inter-yéménite "à Ryad", alors que l’armée et les Houthis rejettent l'idée de négociations sous l'orbite saoudienne, en raison de son implication dans l’agression militaire contre leur pays.
La France a spectaculairement resserré ses liens avec les monarchies du Golfe lors de la visite de M. Hollande, marquée par la vente du Rafale au Qatar et la perspective de "dizaines de milliards d'euros" pour 20 projets avec l'Arabie saoudite.
Dans un communiqué conjoint, "les dirigeants du CCG et la France soulignent que la rencontre de Ryad est le point de départ d'un partenariat spécial" entre eux.
Sans nommer la France, le président iranien Hassan Rohani s'en est pris aux pays qui "se glorifient d'avoir vendu pour des milliards de dollars ou d'euros d'armes aux pays de la région", alors que celle-ci est confrontée partout à la violence.
"C'est comme ça qu'on veut créer des emplois dans les pays occidentaux?
L'emploi des ouvriers dans telle industrie d'armements, avec le massacre des gens à Bagdad, Damas et Sanaa?" a-t-il demandé.