23-11-2024 05:14 AM Jerusalem Timing

Les Britanniques élisent leurs députés dans un suspense total

Les Britanniques élisent leurs députés dans un suspense total

Conservateurs et travaillistes devront donc s’allier aux petits partis pour gouverner ou tenter de former un gouvernement minoritaire.

Les Britanniques élisent jeudi leurs représentants à la Chambre des communes et à travers eux le Premier ministre qui dirigera la cinquième puissance économique mondiale, lors d'un scrutin qui s'annonce particulièrement indécis.

Mercredi, au dernier jour de la campagne électorale, ni le Parti conservateur du Premier ministre sortant David Cameron, ni le Labour de son rival travailliste Ed Miliband ne semblaient devoir se détacher. Les deux grandes formations au pouvoir en alternance au Royaume-Uni restaient au coude-à-coude dans les intentions de vote mesurées par les sondages, créditées chacune d'environ un tiers des suffrages face à la percée de partis autrefois marginaux.

Ce score ne leur permettra pas d'obtenir la majorité absolue des 650 sièges à la Chambre des communes. Au lendemain de ce scrutin uninominal majoritaire à un tour, conservateurs et travaillistes devront donc s'allier aux petits partis pour gouverner ou tenter de former un gouvernement minoritaire.

"Cela va être la compétition la plus serrée jamais vue", a déclaré Ed Miliband à la veille du vote à ses partisans réunis à Pendle, dans le nord de l'Angleterre. "Elle se gagnera au poteau."

Pour David Cameron, seuls les Conservateurs seront en mesure de constituer un gouvernement fort et stable. "Tous les autres choix déboucheront sur le chaos", a-t-il affirmé.

Les Tories se présentent comme le parti de l'emploi et de la reprise économique. Ils promettent de réduire l'impôt sur le revenu pour 30 millions de personnes et d'imposer de nouvelles réductions des dépenses publiques pour supprimer un déficit budgétaire qui représente 5% du produit intérieur brut (PIB).

Sur le plan international, David Cameron a promis d'organiser en 2017 un référendum sur le maintien des Britanniques au sein de l'Union européenne en cas de réélection.

Le Labour, qui a centré sa campagne sur l'avenir du Service national de santé (NHS) auquel les Britanniques sont très attachés, prévoit pour sa part de réduire le déficit progressivement, année après année, et d'augmenter l'impôt sur le revenu pour les 1% de foyers fiscaux les plus aisés.

Mercredi, Ed Miliband a tenté de convaincre les indécis.

"Vous pouvez avoir cinq années supplémentaires d'un Premier ministre qui met en premier les riches et les puissants. Ou, si je suis Premier ministre, je mettrai les travailleurs en premier", a-t-il déclaré.

Les 48 millions d'électeurs pourront voter de 06h00 à 21h00 GMT. Un sondage de sortie des urnes sera publié dès la fermeture des bureaux de vote. Les résultats seront connus pour l'essentiel aux premières heures de vendredi.

Si aucun parti ne remporte la majorité absolue, comme cela semble prévisible, des discussions commenceront vendredi avec les petits partis pour former une coalition comme celle conclue il y a cinq ans par les Conservateurs avec les Libéraux-démocrates (centristes) de Nick Clegg, devenu vice-Premier ministre.

Sur les sept sondages publiés à la veille du scrutin, trois donnent les conservateurs et travaillistes à égalité, trois donnent les Tories en tête d'un point de pourcentage et un donne le Labour avec deux points d'avance.

Selon le prévisionniste Peter Kellner, de l'institut de sondage YouGov, les Conservateurs obtiendraient 284 sièges, le Labour 263, le Parti national écossais (SNP) 48, les Libéraux-démocrates 31, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP, europhobe) deux, les Verts un et les parties représentant le Pays-de-Galle et l'Irlande du Nord 21.

Si cette prévision se révèle correcte, le Parti conservateur et le Labour auront chacun besoin du soutien d'au moins deux petits partis pour parvenir à la majorité absolue.