Ce port a une portée stratégique pour l’Inde. Elle pourra l’utiliser pour accéder aux marchés centrasiatique et afghan en contournant le Pakistan qui bloque le transit des produits indiens.

New Delhi et Téhéran ont signé un mémorandum de compréhension malgré des pressions de Washington qui s'oppose aux investissements étrangers en Iran jusqu'à ce que Téhéran renonce à son "programme nucléaire secret".

L'Inde et l'Iran ont signé jeudi un mémorandum de compréhension sur la participation indienne au développement du port iranien de Chabahar, à la frontière avec le Pakistan, a rapporté jeudi le ministère indien des Affaires étrangères.

"La signature du mémorandum permet aux sociétés indiennes et iraniennes d'entamer des négociations en vue de signer un contrat commercial sur le bail des deux quais existants de Chabahar qui seront utilisés en tant que terminaux polyvalent et cargo", a indiqué le ministère.

L'Inde investira près de 100 millions de dollars dans le projet. Ce port a une portée stratégique pour l'Inde. Elle pourra l'utiliser pour accéder aux marchés centrasiatique et afghan en contournant le Pakistan qui bloque le transit des produits indiens.

L'Inde investit dans le développement du port de Chabahar en réaction au développement par les Chinois du port pakistanais de Gwadar situé à 76 km à l'est. En février 2013, le gouvernement pakistanais a confié la gestion du port de Gwadar à la société chinoise Chinese Overseas Port Holdings. New Delhi considère que le port de Gwadar fera partie du "collier de perles" des bases militaires que la Chine crée autour de l'Inde. Selon les Indiens, cette stratégie chinoise prévoit en outre la création de bases à Sri Lanka et au Bangladesh.

L'Iran et l'Inde pays ont signé le mémorandum malgré des pressions de Washington qui entend bloquer les investissements étrangers en Iran jusqu'à ce que Téhéran renonce à son "programme nucléaire secret". L'éventuelle levée des sanctions occidentales contre l'Iran et le départ des troupes américaines et de l'Otan de l'Afghanistan ont dû encourager les discussions irano-indiennes.

Sputnik