Daech peut s’appuyer "sur un grand nombre de gens" pour promouvoir son message en ligne.
Le groupe terroriste takfiriste Etat islamique (EI, Daech) parvient toujours à utiliser les réseaux sociaux pour séduire des recrues, malgré les efforts du gouvernement pour contrer sa propagande, ont constaté jeudi experts et parlementaires à Washington.
Les experts s'exprimaient devant la commission de la Sécurité intérieure du Sénat, quatre jours après une attaque au Texas perpétrée par un Américain voulant mener le "jihad", qui était en contact avec un recruteur en ligne de l'EI.
Daech peut s'appuyer "sur un grand nombre de gens" pour promouvoir son message en ligne, a expliqué J.M. Berger, un spécialiste de l'usage des réseaux sociaux par l'EI, membre du think-tank Brookings institution.
"Il peut se permettre d'avoir un ratio de deux ou trois recruteurs pour une recrue potentiellement capable de commettre une attaque de +loup solitaire+", comme celle du Texas, a-t-il expliqué.
Berger a indiqué que le nombre de comptes Twitter de partisans du groupes était aujourd'hui "significativement réduit" par rapport aux 46.000 qu'il avait recensés dans une étude à la fin 2014, du fait des efforts de Twitter pour fermer ces comptes.
Mais la question de l'autorité légale pour surveiller les comptes Twitter reste toujours "peu claire".
"Il n'y a probablement pas beaucoup d'appétit dans le pays pour donner au FBI la possibilité d'aspirer le contenu de milliers et de milliers de comptes de réseaux sociaux", a-t-il estimé.
Un autre expert, Daveed Gartenstein-Ross, de la Fondation pour la défense des démocraties, a invité le gouvernement à en faire plus pour contrer la propagande de l'EI en ligne, au besoin en déclassifiant des informations.
"Le gouvernement américain doit être capable de réagir plus rapidement" aux assertions de l'EI, a-t-il dit. "Quand je pointe une exagération de l'EI à un journaliste, souvent je suis le premier à le faire", a-t-il déploré.