La télevision saoudienne a annoncé que Saada est considerée comme une zone militaire et donc elle sera visée à partir de 19h00.
Le moins que l'on puisse dire c'est que la soi-disant trêve saoudienne de cinq jours est plutôt meurtrière et sanglante qu"humanitaire".
Dans le dictionnaire saoudien, apparemment le mot trêve signifie poursuite des bombardements!!
En effet, sur le plan militaire, les raids aériens saoudiens continuent d'emporter les vies de civils au Yémen.
Au moins 13 villageois ont été tués dans de nouvelles frappes saaoudiennes à la frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite, rapportent les médias occidentaux citant des témoins sur place.
Les raids ont eu lieu dans la province yéménite de Hadja. Aucune information officielle confirmant la mort de civils dans les frappes n'est disponible pour le moment.
Selon la chaine satellitaire arabe almayadeen, les avions de chasse saoudiens ont effectué quatre raids sauvages contre l'aéroport d'Aden, rendant impossible tout aterrissage d'avions humanitaires.
Le correspondant d'alMayadeen a rapporté que la situation est catastrophique à Saada en raison du bombardement aérien et terrestre sauvage saoudien qui n'a pas cessé.
A ce titre, la télevision saoudienne a annoncé que Saada est désormais considerée comme une zone militaire qui sera visée à partir de 19h00 et exhorté la population civile de quitter la région.
Selon almayadeen, citant des témoignages divers , la population refuse de quitter Saada .
Toujours selon alMayadeen, les avions de chasse saoudiens ont bombardé dix foix le mausolée de Sayyed badreddine alHouthi.
Selon l'agence saoudienne SPA, la coalition a frappé jeudi soir d'importantes cibles à Saada, une région frontalière de l'Arabie saoudite d'où les Houthis ont lancé en juillet 2014 leur offensive qui leur a permis de s'emparer de vastes zones du centre et de l'ouest du pays, dont la capitale Sanaa.
Les frappes aériennes menées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite ont détruit deux points de commandement des houthis, ainsi qu'une usine produisant des mines, selon SPA.
Dans la nuit, la coalition a bombardé outre Saada des positions houthis à Aden, la capitale du sud en proie à des combats entre insurgés et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a fui Aden en mars devant la progression des Houthis, avant de se réfugier à Ryad, selon l'AFP.
Douze combattants ont péri dans les raids alors que trois civils et trois pro-Hadi sont morts dans les combats, selon des responsables, cités par l'AFP.
Auparavant, les forces de la coalition ont promis à opposer une riposte ferme aux attaques lancées par les combattants houthis contre les Saoudiens. D'après Riyad, mardi dernier, la ville frontalière saoudienne de Najran a subi des tirs de mortier de la part des Houthis, qui ont fait au moins trois morts et 37 blessés, dont des écoliers.
Selon certains rapports, les Houthis se sont également emparés de plusieurs localités se trouvant sur le territoire saoudien et ont capturé des militaires des forces armées royales, selon l'AFP.
Sur le plan humanitaire, en raison des restrictions aux importations au Yémen, ce qui entravent fortement les opérations humanitaires et mettent en danger la vie de milliers d'enfants, a averti vendredi l'Onu.
"Il pourrait ne plus y avoir de carburant dans moins d'une semaine", a déclaré aux médias à Genève un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Christophe Boulierac.
"Si les restrictions aux importations commerciales de nourriture et de carburant se poursuivent, elles feront plus de morts que les balles et les bombes ces prochains mois", a-t-il averti.
L'Unicef estime que si la pénurie de carburant et de nourriture se poursuit au Yémen, plus de 120.000 enfants sont directement menacés par la malnutrition aiguë sévère dans les trois mois à venir, en plus des 160.000 enfants qui souffraient déjà de malnutrition aiguë sévère avant le 26 mars.
En outre, en raison de l'effondrement du système sanitaire, quelque 2,5 millions d'enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de maladies diarrhéiques, mettant en danger leur vie, selon l'Unicef.
Par ailleurs, 1,2 million d'enfants sont menacés par des maladies comme la pneumonie et la rougeole car les campagnes de vaccination ont été suspendues dans de nombreux centres de santé dans le pays, a souligné M. Boulierac.
Selon le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'Onu (Ocha), Jens Laerke, "l'obstacle principal (aux importations, ndlr) est le régime d'inspection qui a été mis en place par la résolution du Conseil de sécurité visant à garantir qu'aucune arme n'entre au Yémen".
"Cet effet secondaire du régime d'inspection a conduit à des importations inadéquates de carburant", ce qui pénalise les opérations humanitaires, a-t-il expliqué, rappelant par ailleurs que 90% de la nourriture habituellement consommée au Yémen est importée.
"L'accès humanitaire est extrêmement difficile dans nombres de régions car nous sommes fréquemment empêchés par les parties prenantes au conflit d'avoir accès aux personnes qui en ont le plus besoin", a affirmé M. Boulierac.
C'est pour empêcher que les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, prennent le contrôle total de ce pays pauvre et instable de la péninsule arabique, que l'Arabie saoudite et huit autres pays arabes sunnites ont lancé le 26 mars une campagne aérienne contre eux.