C’est le second accident d’un avion militaire en Espagne depuis le début de l’année.
Au moins quatre personnes sont mortes dans le crash d'un Airbus A400M qui s'est écrasé samedi lors d'un vol d'entrainement près de Séville, dans le sud de l'Espagne, dans le premier accident mortel du nouvel avion de transport militaire européen.
Un quatrième corps calciné a été trouvé, a annoncé le préfet d'Andalousie, Antonio Sanz. "Il y a au moins trois morts et deux blessés graves", avait auparavant indiqué une porte-parole des services de secours, qui tentaient alors d'établir combien de personnes se trouvaient à bord.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, en annonçant l'accident depuis Tenerife, aux îles Canaries, avait déclaré qu'il y avait "huit à dix personnes à bord".
Le constructeur aéronautique Airbus, qui assemble cet appareil dans son usine de Séville, en Andalousie, n'a pas communiqué le nombre de personnes.
Il a simplement précisé que cet exemplaire était destiné à la Turquie. Les vols d'essais n'emportent généralement qu'un équipage réduit.
Une photographe de l'AFP sur place a pu observer la carcasse du mastodonte de 45 m de long, complètement carbonisée, posée dans un champ, près d'une usine apparemment intacte.
En signe de deuil pour les victimes, les partis politiques espagnols ont suspendu la campagne des élections régionales et municipales du 24 mai.
M. Rajoy était attendu en fin de journée à Séville, de même que la ministre des Transports, Ana Pastor.
C'est le second accident d'un avion militaire en Espagne depuis le début de l'année.
Le 26 janvier, lors d'un exercice de l'OTAN, un chasseur grec avait percuté d'autres appareils au décollage sur la base militaire d'Albacete, également dans le sud. La catastrophe avait fait onze morts --neuf Français, deux Grecs-- et 21 blessés.
Le premier exemplaire de l'A400M a été livré à la France en 2013. Depuis, la Turquie, la Grande Bretagne, l'Allemagne et la Malaisie, premier client hors d'Europe, en ont également pris livraison.
L'appareil a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes: retards de fabrication et à la livraison, dépassement de coût de 6,2 milliards d'euros (30% du budget) et querelles entre les clients et le constructeur qui avait même menacé de jeter l'éponge.
L'Allemagne s'est plainte de nombreux défauts dans le premier exemplaire qui lui a été livré en décembre 2014, avec quatre ans de retard sur le calendrier d'origine.
Réagissant à ces critiques, Airbus a annoncé en janvier la réorganisation de sa branche aviation militaire avec le départ de son directeur, Domingo Urea-Raso.
Equipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires.
Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 km.
Airbus a de grands espoirs pour cet appareil qui arrive sur le marché quand ses concurrents américains sont en bout de course, notamment le C-130 conçu il y a plus de 50 ans.
Au total, 174 exemplaires ont été commandés à ce jour, dont 50 par la France, 53 par l'Allemagne, 27 par l'Espagne et 22 par le Royaume-Uni.