L’aide humanitaire commence à arriver. Téhéran met en garde les Etats-Unis.
Malgré l’annonce d’une trêve humanitaire de cinq jours entrée en vigueur mardi soir au Yémen, l’Arabie a poursuivi ses raids contre ce pays.
9 personnes sont tombées en martyre dans un raid saoudien visant ce jeudi une voiture dans la région de Dhaher à Saada.
L'artillerie saoudienne a également tiré mercredi un obus contre la région de Manzala à Saada (nord) et 4 obus contre la région frontalière de Boqaa.
Alors qu’à Aden au sud, les avions saoudiens ont mené deux raids contre cette ville portuaire, 5 raids contre la ville de Loder dans la province d’Abyan (sud), et deux frappes contre la base d’Al-Anad à Lahj (sud-est de Sanaa).
Parallèlement, l’armée yéménite appuyée par les forces révolutionnaires d’Ansarullah ont avorté une tentative des miliciens d’Al-Qaïda et des partisans du président démissionnaire (Abed Rabbo Mansour Hadi) de s’emparer des bases militaires à Maareb (Est).
Et puis à Taez (centre), les takfiristes et les milices du parti Al-Islah (Frères musulmans) ont assassiné cheikh Hamid Abdo et un de ses gardes.
L'aide humanitaire commence à arriver
Entre-temps, l'aide humanitaire a commencé à arriver mercredi au Yémen à la faveur d'une trêve après sept semaines de frappes saoudo-américaines meurtrières et destructrices.
La distribution de l'aide a repris grâce à la cargaison de carburant d'un navire affrété par le Programme alimentaire mondial (PAM) qui a accosté dimanche au port de Hodeida sur la mer Rouge, a annoncé à l'AFP une source portuaire.
Dans l'espoir de remplir leur réservoir en pleine pénurie d'essence, des automobilistes faisaient la queue dans les stations service comme à Sanaa, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Au moins 1.578 personnes ont été tuées dont des centaines de femmes et enfant et 6.504 blessées par les raids saoudiens, selon un nouveau bilan établi au 9 mai et communiquée mercredi par l'Organisation mondiale de la Santé.
Cette trêve de cinq jours vise à permettre la livraison de matériel de secours désespérément attendus par la population soumise à un embargo saoudien, bien que les organisations humanitaires ont averti qu'elles avaient besoin de plus de temps.
Le Yémen "manque de tout"
Médecins sans frontières (MSF) veut "profiter de la trêve qui semble effective" pour élargir ses interventions dans le pays, a déclaré mercredi à l'AFP sa représentante au Yémen, Marie-Elisabeth Ingres.
Mais cette trêve de cinq jours n'est "pas suffisante eu égard aux besoins de la population", a-t-elle ajouté, en indiquant qu'un avion affrété par MSF et transportant notamment du personnel médical était attendu mercredi et un deuxième suivra jeudi.
La situation est "catastrophique" car le Yémen "manque de tout", explique pour sa part Dominique Burgeon, expert des situations d'urgence à l'Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
"La population est victime de l'insécurité liée au conflit mais également du manque d'accès au carburant, à l'électricité et à l'eau, tant dans les zones urbaines que les zones rurales."
Téhéran met en garde les Etats-Unis
D'autre part, Téhéran a sévèrement mis en garde les Etats-Unis si un bateau iranien d'aide humanitaire était empêché d'atteindre le Yémen.
Un haut gradé à Téhéran, le général Masoud Jazayeri, a laissé entendre que l'Iran avait bien l'intention de délivrer l'aide dans un port yéménite, et non via la plateforme mise en place par l'ONU à Djibouti, comme le lui a demandé Washington.
Source : AlManar + AFP