Le verdict "démontre un mépris total des autorités bahreïnies de la liberté d’expression".
Une cour d'appel de Bahreïn a confirmé jeudi une peine de prison de six mois pour "atteinte aux institutions" pour le militant des droits de l'Homme Nabil Rajab, actuellement en détention dans le cadre d'une autre affaire.
Le procureur général, Wael Bouallaï, a précisé, dans un communiqué reproduit par l'agence officielle BNA, que ce verdict confirme la peine prononcée en première instance le 20 janvier à la suite de plaintes des ministères de l'Intérieur et de la Défense.
Ces ministères accusent, selon lui, M. Rajab de leur avoir "porté atteinte et mis en doute la compétence de leurs employés".
Nabil Rajab a une possibilité de recours devant la cour de cassation.
Amnesty International a rapidement réagi en estimant, dans un communiqué, que le verdict "démontre un mépris total des autorités bahreïnies de la liberté d'expression".
La justice bahreïnie a prolongé le 11 mai de deux semaines la détention de M. Rajab, arrêté le 2 avril pour propagation de "fausses nouvelles".
Il est accusé, dans cette autre affaire, d'avoir publié sur les réseaux sociaux "de fausses nouvelles" sur la participation de Bahreïn à la coalition arabe qui mène l’offensive militaire contre le Yémen, la qualifiant d'"agression", ainsi que d'"atteinte à une institution de l'Etat".
Bahreïn est secoué par des troubles depuis la répression en 2011 d'un mouvement de contestation populaire réclamant une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit pays du Golfe.
M. Rajab était l'un des animateurs de ce mouvement. Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l'Homme, il avait été libéré en mai 2014 après deux ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations « non autorisées ».
Avec AFP