Ces arrestations surviennent au moment où le Qatar est vivement critiqué pour les mauvaises conditions des expatriés.
Un journaliste de la BBC, invité au Qatar pour une visite guidée sur les conditions des expatriés travaillant sur des chantiers du Mondial-2022, a été arrêté et détenu pendant 24 heures, a rapporté lundi la chaîne britannique.
Mark Lobel, reporter économique de la BBC basé à Dubaï, a indiqué avoir été
arrêté dans la capitale Doha, avec des membres de son équipe, alors qu'ils
filmaient un groupe de travailleurs népalais.
C'est la deuxième fois en quelques semaines que les autorités qataries
arrêtent des journalistes cherchant à couvrir les conditions de vie des
travailleurs migrants dans des chantiers liés à la Coupe du Monde que doit
accueillir le Qatar.
En mars, un reporter d'une télévision allemande et un de ses collègues
avaient été interpellés au moment où ils filmaient dans une zone habitée par
des expatriés.
Ces arrestations surviennent au moment où le Qatar, vivement critiqué pour
les mauvaises conditions des expatriés, mène campagne à l'échelle
internationale pour prouver que ces conditions s'amélioraient.
Mark Lobel a indiqué que lui-même et trois membres de son équipe avaient
été détenus pendant plus de 24 heures et avaient passé deux nuits en prison.
Aucune accusation n'a été retenue contre l'équipe de la BBC, dont le
matériel confisqué n'a cependant pas été restitué.
Il a qualifié sur le site de la BBC l'arrestation de "mouvementée":
"Soudainement, huit voitures blanches ont encerclé notre véhicule et nous ont
dirigés en vitesse vers une route secondaire", a-t-il écrit.
"Une dizaine de policiers nous ont fouillés dans la rue, nous criant dessus
lorsque nous avons essayé de parler. Ils ont confisqué nos équipements et des
disques durs et nous ont conduits dans leur quartier général".
"Plus tard, au commissariat de la ville, le cameraman, l'interprète, le
chauffeur et moi-même sommes interrogés séparément par des agents du
renseignement. L'interrogatoire était hostile".
Mark Lobel a ajouté qu'un officier s'était adressé à lui en ces termes: "Ce
n'est pas Disneyland! Vous ne pouvez pas vous promener avec votre camera
partout".
Après avoir été libérée, l'équipe de la BBC a été ensuite autorisée à
participer à la visite guidée, organisée par une compagnie de relations
publiques basée à Londres: Portland Communications.