L’augmentation significative de la production pétrolière en Iran et la perspective du retour de Téhéran sur le marché pétrolier mondial suscitent forcément la préoccupation des géants pétroliers comme l’Arabie saoudite..
L'Iran est prêt à reprendre les fournitures de pétrole en Europe à hauteur de 2,5 millions de barils par jour d'ici trois mois, comme avant les sanctions économiques internationales, a déclaré le vice-ministre iranien du Pétrole Rokneddin Javadi.
Dans le même temps, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) note que la production pétrolière en Iran a atteint son plus haut niveau depuis l'adoption des sanctions occidentales contre l'industrie pétrolière du pays. Par exemple, en avril 2015, l'Iran a produit en moyenne 2,88 millions de barils soit le plus haut indice depuis juillet 2012, date à laquelle les sanctions avaient été décrétées.
Le chef du département pour les relations internationales de la Société nationale iranienne du pétrole (NIOC) Mohsen Ghamsari a annoncé que l'Iran était prêt à fournir dès à présent du pétrole brut en Europe, dès que les sanctions occidentales seraient levées.
L'augmentation significative de la production pétrolière en Iran et la perspective du retour de Téhéran sur le marché pétrolier mondial suscitent forcément la préoccupation des géants pétroliers comme l'Arabie saoudite et les USA.
L'économiste iranien indépendant Manouchehr Takin, qui exerce à Londres, explique: "Aujourd'hui, l'offre sur le marché pétrolier mondial dépasse la demande réelle. C'est pourquoi le cours pétrolier dans l'ensemble a chuté. La légère hausse de 5-6 dollars n'a été constatée que depuis un mois. Il existe une concurrence entre toutes les compagnies et les pays exportateurs de pétrole entre eux. Même les membres de l'Opep, bien qu'ils coopèrent étroitement, sont en réalité concurrents. Et si les sanctions étaient levées, cette concurrence deviendrait bien plus féroce".
Les sanctions pétrolières internationales décrétées contre l'Iran en 2012 ont fait chuter ses exportations de pétrole à leur niveau le plus bas depuis 1986. Ces sanctions ont fait perdre à l'Iran entre 35 et 50 milliards de dollars par an — et même 60 milliards selon certaines sources. En janvier 2015, le secrétaire du Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime de l'Iran Mohsen Rezaï a déclaré que les pertes du secteur pétrolier de l'Iran causées par les sanctions économiques étaient de 100 milliards de dollars en trois ans. Le pétrole représente environ 80% des revenus des exportations et plus de 50% des recettes budgétaires de l'Iran.
Avant les sanctions, les pays de l'UE achetaient à l'Iran en moyenne entre 450 000 et 600 000 barils de pétrole par jour.
Ils importaient jusqu'à 40% du pétrole iranien, qui assurait 20-25% des besoins de l'UE. Les principaux pays consommateurs étaient l'Italie, l'Espagne et la Grèce (environ 68% des fournitures pétrolières en UE). La part du pétrole iranien consommé en Grèce atteignait 35%. Les autres pays de l'UE dépendaient faiblement du pétrole iranien.
Sputnik