« L’État Islamique à Ramadi hier. Tout à fait étonnant que la coalition ne les ait pas repoussés...on dirait que Ramadi leur a été offert sur un plateau d’argent … »
L’État Islamique a pris Ramadi à l’aide de bulldozers blindés et d’une dizaine de véhicules-kamikazes. Le fait que la plupart des défenseurs en titre de la ville n’aient pas de réelle volonté de combattre, a également contribué à la défaite.
Mais il y a un autre acteur important qui a laissé ce drame se produire.
Au cours des 24 heures les plus décisives, la coalition américaine qui avait promis de défendre l’Irak et de vaincre l’État Islamique s’est livrée à seulement sept frappes aériennes et seulement contre des cibles mineures autour de la ville. Autrement dit, les Etats-Unis n’ont rien fait.
Et maintenant, l’excuse ridicule, genre «un chien a mangé mes devoirs», qu’ils mettent en avant, est une tempête de sable que personne, à l’exception du groupe de soutien aérien américain, n’a vue.
Hier, l’État islamique a organisé une parade de victoire autour de Ramadi. Une centaine de véhicules avec des drapeaux noirs ont défilé sur une route grande ouverte, avec également des drapeaux noirs sur tous les poteaux électriques. Les images montrent un ciel bleu clair et ensoleillé. Les Etats-Unis n’ont rien fait pour les empêcher d’avancer.
Un tweet intéressant note à propos de ces photos:
« L’État Islamique à Ramadi hier. Tout à fait étonnant que la coalition ne les ait pas repoussés, en fait. On se pose des questions sur les règles d’engagement de la coalition. On dirait que Ramadi leur a été offert sur un plateau d’argent … »
En effet. L’administration Obama et le Pentagone ont fait de leur mieux pour minimiser la perte stratégique de Ramadi en la faisant passer pour une péripétie sans grande importance à laquelle il pouvait être remédié en quelques jours ou en quelques semaines.
Mais comme le disent les titres de deux articles de McClatchy: Ramadi a rejoint la longue liste des déclarations inexactes du Pentagone sur l’Irak et Experts: les allégations des États-Unis comme quoi Ramadi est un simple revers relèvent du «délire».
Les États-Unis ne prennent pas l’État islamique au sérieux. C’est comme si Obama avait décidé qu’un état djihadiste à l’est de la Syrie et à l’ouest de l’Irak était une idée brillante qu’il fallait appuyer de toutes ses forces. Son entourage et ces experts américains payés par les Saoudiens / Qataris, lui disent-ils que l’État Islamique ne présente aucun danger pour les intérêts américains? Ils ont tort.
Dans son dernier discours, le calife de l’Etat Islamique a annoncé une opération de plus grande ampleur que le 9/11, probablement pendant le Ramadan qui aura lieu de mi-juin à mi-juillet. Le 29 juin, le jour où le calife Baghdadi a annoncé la création de l’État Islamique, il y a un an, serait une date idéale pour un anniversaire grandiose.
Aucun média mainstream n’a commenté cette menace. Mais à la fin de cet article de McClatchy aujourd’hui, il y a ce court paragraphe:
« Un officiel du renseignement, qui a parlé sous couvert d’anonymat du fait des règles de son agence, a fait une mise en garde: Avec l’anniversaire de l’annonce de la mise en place d’un califat par l’État islamique qui tombe le mois prochain, «il ne serait pas surprenant que le groupe cherche à monter une attaque de grande envergure ou une opération éclair de propagande pour démontrer ses capacités et attirer de nouvelles recrues».
Je déteste attiser les peurs et je conseille à chacun de garder son calme devant cette menace. Mais on pourrait au moins faire ce qu’il faut pour maintenir l’État Islamique occupé et sous pression constante. Cela n’empêcherait probablement pas une autre surprise à Ramadi, mais si on mettait d’importants acteurs de l’Etat Islamique en difficulté, cela leur donnerait assez de fil à retordre pour qu’ils n’aient pas le loisir de nuire à encore plus de gens.
Hélas, quelles que soient les mises en garde qu’on puisse faire à l’Administration Obama, son comportement actuel montre que, tout comme l’Administration Bush, elle refusera de les prendre au sérieux.
Sources : Moon of Alabama ; traduit par Arrêt sur info