C’est l’avis de Mikhaïl Bogdanov, le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique.
"Washington a réalisé qu'il n'y avait actuellement aucune alternative au président syrien Bachar al-Assad", affirme Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, rapporte vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Cette réaction intervient après les récentes consultations russo-américaines avec la participation du représentant spécial des USA pour la Syrie, Daniel Rubinstein.
"Si je comprends bien, nos collègues américains ont compris qu'il n'y avait actuellement aucune alternative à Bachar al-Assad et au gouvernement actuel. S'il lui arrivait quelque chose, le pouvoir et tout le territoire syrien seraient pris par les terroristes et les extrémistes de l'État islamique et du Front al-Nosra. Bref, on revivrait un nouveau scénario somalien ou libyen, très dangereux, qui ne serait pas du tout dans l'intérêt du peuple syrien. Cela déstabiliserait également la situation dans la région en général", estime Mikhaïl Bogdanov.
D'après ce dernier, "un tel déroulement des faits renforcerait la menace terroriste envers les intérêts nationaux et de sécurité nationale aussi bien des USA, de la Russie, que de la communauté internationale dans l'ensemble".
"Il m'a semblé que nos partenaires américains avaient commencé à en prendre conscience. A cet égard, ils ont constaté que nous avions perdu beaucoup de temps pour réfléchir à comment mettre en œuvre le communiqué de Genève, en attendant qu'il s'accomplisse de lui-même ou que les parties syriennes deviennent plus actives", ajoute le diplomate russe.
C'est à la compréhension de cette triste perspective que le vice-ministre associe le message américain à la Russie: "S'il arrivait quelque chose au gouvernement actuel, l'alternative serait le chaos et le déchaînement du terrorisme à une plus grande échelle qu'aujourd'hui, qui se répandrait sur tout le pays et dépasserait ses limites. C'est pourquoi il y a aujourd'hui un tel intérêt pour coopérer avec nous. Il faut, sans perdre de temps, réfléchir aux initiatives pour assurer ses arrières", pense Mikhaïl Bogdanov.
Il a souligné également que la partie russe était prête à étudier diverses options, "tout en sachant qu'en définitive ce sera aux Syriens de décider".
Toutefois, en dépit de cette compréhension de la gravité de la situation, la partie américaine n'a pour l'instant formulé aucune proposition concrète.