"Il y a du recrutement en Afghanistan, il y a du recrutement au Pakistan. Il y a de l’argent qui passe ici et là".
Des éléments du groupe Etat islamique (EI) recrutent en Afghanistan, notamment parmi certains talibans, mais n'ont pas encore de capacités opérationnelles, a estimé ce week-end le général américain John Campbell, commandant de la mission de l'Otan en Afghanistan.
"Avec l'EI, il y a une dynamique différente de celle que nous avions l'année dernière", a dit l'officier américain lors d'une rencontre avec la presse internationale samedi à son quartier général à Kaboul.
"Il y a du recrutement en Afghanistan, il y a du recrutement au Pakistan. Il y a de l'argent qui passe ici et là. Mais nous n'avons pas vu de grosses sommes. Et nous n'avons pas vu l'EI opérer (en Afghanistan)", a ajouté le général Campbell.
"Avec le temps cet été, si on ne met pas la pression, (sur les affiliés de l'EI), cela va continuer à prendre de l'ampleur", a-t-il prévenu.
L'officier s'exprimait en pleine "saison des combats" en Afghanistan entre les talibans et les forces gouvernementales, la première sans la présence massive des forces internationales après 13 années de conflit.
"Nous n'avons pas vu d'opérations à ce stade comme en Syrie. Mais avec le temps c'est ce qu'ils veulent faire. Donc il faut se débarrasser de cela maintenant", a-t-il encore estimé.
Le général a également souligné que la menace était commune à l'Afghanistan et au Pakistan qui, selon lui, devraient joindre leurs forces pour la combattre, notamment en "partageant des informations".
Par ailleurs, sur la nature de la présence de l'EI en Afghanistan, le général a estimé qu'il existe "une part d'influence étrangère". "Mais nous n'avons pas vu beaucoup de combattants étrangers de Syrie, d'Irak ou d'ailleurs", a-t-il assuré.
"Ce que nous voyons ce sont des talibans qui changent de marque. Il y voient un moyen d'obtenir davantage de ressources et d'attention. Nous avons vu des informations selon lesquelles dans le recrutement, l'EI paierait le double de ce que paient les talibans", a-t-il dit.
Selon le général, certains talibans "mettent un jour le drapeau blanc (celui des talibans afghans) et le lendemain le drapeau noir (de l'EI)".