26-11-2024 06:35 PM Jerusalem Timing

L’UE cherche à échapper à un vote à l’ONU sur un Etat palestinien

L’UE cherche à échapper à un vote à l’ONU sur un Etat palestinien

Signe de plus que leurs promesses en faveur d’un Etat palestinien ne sont que duperie!

L'Europe a exhorté lundi le Quartette à créer les conditions d'une relance des négociations de paix israélo-palestiniennes, avant le vote à l'ONU en septembre sur la reconnaissance d'un Etat palestinien risquant de révéler au grand jour ses divisions internes.
  

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont appelé le Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Russie, UE) "à créer une perspective crédible à la relance du processus de paix".
  

L'UE "continue de croire que des progrès urgents sont nécessaires en vue d'une solution à deux Etats", dit le texte, publié une semaine après l'échec d'une réunion à Washington entre la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, son homologue russe Sergueï Lavrov, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
  

Les travaux du Quartette en vue de déboucher sur une déclaration commune se poursuivent, a assuré lundi Mme Ashton. "Ce n'est pas facile parce que le but est de faire reprendre les pourparlers" israélo-palestiniens "et elle doit donc être très représentative" des différents intérêts.
  

"Il y a encore une marge de négociation possible. Je ne suis pas extrêmement optimiste sur les capacités d'arriver à un résultat, mais il faut saisir toutes les chances pour éviter (...) une impasse" en septembre à l'ONU, a admis le Français Alain Juppé en marge de la réunion de Bruxelles.
  

Les Etats-Unis ont menacé d'opposer un veto à une démarche unilatérale palestinienne. Plusieurs pays européens, comme l'Allemagne et l'Italie y sont aussi opposés. Mais d'autres, comme la France et l'Espagne, ont laissé entendre qu'ils pourraient éventuellement reconnaître un Etat palestinien.
  

Si la démarche a de grandes chances d'obtenir les deux-tiers de l'Assemblée générale de l'ONU, tout le monde risque d'y perdre, relève un diplomate européen.
  

Les Palestiniens, parce que la reconnaissance à l'ONU ne changera rien sur le terrain et parce que le Congrès américain, pro-israélien, pourrait voter la suspension de ses aides.
 Israël et les Etats-Unis, parce qu'ils seraient isolés.
L'UE, enfin, parce qu'elle serait obligée d'étaler ses divisions au grand jour.
  

C'est pourquoi sur ce point "les pays de l'UE réservent leur position pour le moment", a souligné le chef de la diplomatie britannique, William Hague.
   Le président américain Barack Obama s'est nettement rapproché des positions européennes en prenant position en mai pour la première fois en faveur d'une solution à deux Etats définis sur les frontières d'avant la guerre du Kippour de 1967, avec d'éventuels échanges de territoires négociés.
  

Mais à Washington la semaine dernière, la Russie, l'ONU, et l'UE ont refusé une proposition américaine qui était "en train de déséquilibrer les paramètres de négociation que l'Europe avait proposé", a expliqué Alain Juppé.
   Parmi ces "problèmes", M. Juppé a cité "en particulier la mention d'un Etat juif". Cette revendication israélienne de reconnaître l'Etat hébreu comme un Etat juif inquiète les Palestiniens.
   "Que je sache, aujourd'hui en Israël, il y a des Juifs mais il y a aussi des arabes", a relevé Alain Juppé.
  

Selon des diplomates, un compromis pourrait se dessiner autour d'une référence à une résolution de l'ONU de 1947, qui mentionnait déjà à l'époque des "Etats indépendants arabe et juif", tout en assurant qu'ils doivent respecter les droits de tous leurs citoyens. Mais la question de l'Etat juif n'est pas le seul problème, souligne l'un d'eux, en citant notamment la question de la poursuite de la colonisation, une question-clé pour les Palestiniens.