22-11-2024 10:40 AM Jerusalem Timing

Liban : Le Figaro et Malbrunot condamnés pour « informations mensongères »

Liban : Le Figaro et Malbrunot condamnés pour « informations mensongères »

C’est l’ancien chef des FSI qui avait porté plainte contre eux.

Le quotidien français Le Figaro et son grand reporter spécialiste du MO Georges Malbrunot ont condamnés par le Tribunal des imprimés au Liban, pour avoir diffusé «des informations mensongères diffamatoires et calomnieuses » contre la personne de l’ancien chef des Forces de sécurité intérieure le général Jamil Al-Sayyed, selon un communiqué du bureau de ce dernier.
 
"La Cour a jugé dans son verdict que ce que l’accusé a rapporté dans son article ne peut pas être considérée comme visant à apporter un éclaircissement à l'opinion publique ou à la sensibiliser, mais constitue une atteinte à la personne du général Sayyed et à sa dignité, et ce contrairement à la liberté d'expression", accuse le verdict, toujours selon le bureau médiatique de l’ancien chef des FSI.

La condamnation du tribunal prononcée à l’issue d’une séance qui s’est tenue le 26 mai, somme Malbrunot à payer une amende de 16 millions de livres libanaises (l’équivalent d’un peu plus que 10.000 $), dont dix millions de compensation qui lui sont dus pour les dommages qui lui ont été causés.

Le journaliste français et son éditeur la société Le Figaro doivent aussi payer tous les frais et dépenses de la plainte.
Une fois le verdict annoncé, il doit aussi être publiée dans le premier numéro du journal "Le Figaro" et les journaux libanais "An-Nahar" et "Al-Akhbar".


Sayed avait porté plainte contre le contenu d’un article signé par Malbrunot, et publié le 9 février 2014 sur les pages du quotidien.

Il y est question que l'ancien directeur de la Sûreté générale libanaise cherchait à être le délégué représentant des îles Marshall à l'Unesco afin de bénéficier d'une immunité diplomatique qui lui éviterait d'éventuelles poursuites dans le cadre de l'enquête du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) sur l'assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005.

Jamil Sayyed avait été emprisonné en août 2005 ainsi que trois autres généraux libanais, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de M. Hariri. Ils ont été libérés en avril 2009 en exécution d'une décision du TSL à La Haye, en raison de l'absence d'"éléments de preuve suffisants".

Depuis l’assassinat de Hariri, et surtout la création du TSL, le Figaro s’est fait remarquer par son rôle médiatique douteux, faisant partie d’un bouquet de medias qui parasitaient le travail de ce tribunal, diffusant des informations   soi-disant attribuées à ses responsables. De nombreuses de ces informations se sont avérées inexactes, mais elles ont contribué à la campagne de d'intoxication médiatique menée par les forces du 14-mars au Liban.

Curieusement, ces médias n’ont jamais été poursuivis par le TSL, contrairement aux medias libanais qui ont critiqué ses lacunes et ses fuites.