"Il faut être dans la réalité, et non dans l’illusion".
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a implicitement rejeté jeudi à Athènes l'exigence française d'une visite des sites militaires iraniens préalablement à un accord sur le nucléaire, évoquant "des demandes excessives".
"J'attends de mes partenaires dans la négociation qu'ils s'abstiennent de formuler des demandes excessives", a indiqué le ministre, en visite en Grèce, ajoutant: "il faut être dans la réalité, et non dans l'illusion".
M. Zarif a indiqué jeudi que la demande française équivalait à une renégociation du compromis de Lausanne.
"Si des gens insistent sur des renégociations, il sera difficile d'envisager un accord", a-t-il dit. Il a assuré que Téhéran voulait un "accord digne, dans le respect mutuel".
M. Zarif, qui s'exprimait au ministère grec des Affaires étrangères où il a rencontré son homologue Nikos Kotzias, doit rencontrer samedi le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Genève, après des semaines de discussions complexes à Vienne pour tenter de parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien.
Téhéran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu un accord-cadre le 2 avril à Lausanne. Ils cherchent maintenant à régler les détails techniques d'un accord définitif, qui doit garantir la nature purement pacifique des activités nucléaires de l'Iran en échange de la levée des sanctions internationales imposées depuis 2006.
L'un des principaux points d'achoppement est la possibilité de visiter les sites militaires. Téhéran a toujours démenti vouloir développer une bombe nucléaire, assurant que son programme ne visait qu'un usage civil.
Mercredi, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a prévenu que la France ne s'associerait pas à un accord qui n'autoriserait pas la visite des sites militaires.
Avec AFP