Du plus grand hôtel du Monde à la plus grande tour du monde: que cherche l’Arabie?
Pour développer l’urbanisation de La Mecque, ville qui renferme le lieu de pélerinage le plus saint pour les Musulmans, et qui en a besoin aussi bien pour ses habitants que pour ses visiteurs, l’Arabie saoudite n’a trouvé d’autre que de construire un hôtel, voire un complexe hôtelier.
Dans la conception de ce dernier, rien ne fait penser à la modestie, fortement conseillée pour ceux qui entreprennent "ce voyage de purification spirituelle", censé les délivrer le temps de quelques jours du mois Dhou al-Hijja, des étreintes de la matière et du charnel, pour se consacrer à l’adoration du Créateur Le Tout-Puissant.
L’objectif fixé à ce bâtiment formé de 12 tours, contenant 10.000 pièces et suites sur 60.000 m2 et 70 restaurants est de rivaliser avec Las Vegas, la métropole du jeu et de tous les péchés, et de lui décrocher le record qu’elle bat en abritant le plus grand hôtel du monde, The Venetian.
Rien à voir non plus avec l’esprit d’égalité, fortement consacré dans ce rite, par l’uniformisation de la tenue entre autre, se limitant à une tissus blanc ressemblant à un linceul, et le respect des règles qui interdisent tout ornement et qui font que riches et pauvres se côtoient, sans aucune distinction.
L’édifice, d’un coût de 3,5 milliards de dollars, et bâti à 2,2 km du plus grand lieu de culte musulman du monde, la mosquée Masjid al-Haram, n’aura pas de place pour les pauvres, ni pour les moins pauvres. Sauf pour le personnel de service.
Seules les familles les plus fortunées pourront se l’offrir : elles pourront même s’y rendre, sans avoir à se côtoyer avec « les petits gens », via les 12 héliports présents sur les douze tours de l’hôtel, dont dix abriteront des chambres 4 étoiles et deux, des suites 5 étoiles.
Bien sur, la famille royale, qui s’est enrichie en se répartissant la rente pétrolière, aura la plus grosse part de cet hôtel, gratuitement, car plusieurs étages lui seront réservés à elle seule.
Devant être achevée en 2017, la construction de cet édifice baptisé "Abraj Kudaï" (Tours -au pluriel- de Kudai), confiée à la société Ben Laden, pourrait très bien vouloir tacitement en détrôner un autre, de la même nature, qui s’était fait remarquer aussi bien par son opulence que par et son cout, et par son appellation: Bourj al-Arab, (Tour des Arabes), et construit à Dubaï.
Brigant le commandement du monde arabe, surtout si les Américains allégent leur présence dans la région pour se consacrer davantage au défi chinois, l’Arabie fait tout pour être à la hauteur.
En faisant la guerre aux plus pauvres (le Yémen), en éliminant par procuration toute concurrence (la Syrie, l’Irak, l’Iran,…) , et en attisant les haines intestines en passant, à la base du principe de « diviser pour régner » (le Liban par exemple), en rassemblant autour d'elle tous les pays arabes.
Elle s’y prépare aussi en convoitant une paix de capitulation avec ceux qu’elle considère être les plus forts, quand bien même ils sont les ennemis de la nation: Israël entre autre (comme avant les USA et la Grande Bretagne)…
Elle s'y prépare aussi en construisant de grands édifices!
Un autre bâtiment du même calibre que celui de Kudai est en tain de se construire dans la ville de Jeddah. Baptisée "Bourj al-Mamlakat", Tour du royaume, elle aussi doit être la plus grande du monde: avec ses 1.000m de hauteur et ses 170 étages départagés entre un hôtel, des bureaux de travail, des appartements résidentiels, un centre de divertissement et autre.
Avant même son achèvement prévu en 2018, l’Arabie se targue de son Bourj, avec ses 56 ascenseurs les plus rapides du monde, ses 8 escaliers électriques,(etc...) comme si elle les avait conçus elle-même.
En allant chercher un peu plus profondément, il s'avèrerait que la plupart de ces projets sont réalisés aussi bien par des cerveaux étrangers, que par une main d'oeuvre étrangère.
Faute d’avoir réussi un modèle de développement qui puisse investir l’énorme manne pétrolière pour l'élever au rang des puissances industrielles et technologiques, l’Arabie remédie en investissant, -voir en dilapidant - cette rente dans d'énormes projets de construction.
De quoi lui donner les airs de grandeurs qui lui font horriblement défaut en dépit de sa richesse.