Les camions interceptés convoyaient un millier d’obus de mortier, 80.000 munitions pour des armes de petit et gros calibre et des centaines de lance-grenades.
Le quotidien turc Cumhuriyet a publié vendredi des photos et une vidéo qui accréditent l'hypothèse, jusque-là démentie par le gouvernement d'Ankara, de livraisons d'armes aux rebelles extrémistes syriens début 2014.
Dans son édition papier et sur son site internet, le journal d'opposition diffuse des images d'obus de mortier dissimulés sous des médicaments dans des camions, officiellement affrétés par une organisation humanitaire, interceptés en janvier 2014 par la gendarmerie turque près de la frontière syrienne.
Cette opération a viré au scandale politique lorsque des documents officiels publiés sur l'internet ont affirmé que ces camions appartenaient aux services de renseignement turcs (MIT) et transportaient armes et munitions destinés aux rebelles takfiristes syriens en guerre contre le pouvoir syrien.
Ankara est accusé de soutenir les rebelles, dont le groupe takfiriste Daesh.
Selon Cumhuriyet, les camions interceptés convoyaient un millier d'obus de mortier, 80.000 munitions pour des armes de petit et gros calibre et des centaines de lance-grenades.
De fabrication russe, ces matériels ont été fournis par des pays de l'ancien bloc soviétique, a ajouté le journal.
Le gouvernement a imposé un black-out médiatique, y compris sur les réseaux sociaux, sur l'affaire et ouvert une enquête qui a déjà abouti au placement en détention d'une cinquantaine de personnes, gendarmes, militaires ou magistrats.
Le président Recep Tayyip Erdogan a attribué la responsabilité de ce scandale à l'organisation de son rival Fethullah Gülen, un de ses anciens alliés qu'il accuse depuis l'hiver 2013 de vouloir renverser le gouvernement.
Dans une rare référence publique à l'affaire, Erdogan a déclaré mi-mai que la fouille des camions constituait une "trahison".
Avec AFP