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France: procès d’un groupe terroriste soupçonné d’avoir préparé des attentats

France: procès d’un groupe terroriste soupçonné d’avoir préparé des attentats

Les prévenus, qui comparaissent jusqu’au 23 juin, risquent jusqu’à 10 ans de prison.

Quinze membres d'un groupuscule radical, Forsane Alizza ("les cavaliers de la Fierté"), sont jugés à partir de lundi à Paris, soupçonnés d'avoir préparé des attentats sous couvert de lutte contre l'islamophobie.

Au centre du dossier, Mohamed Achamlane, 37 ans, "émir" du groupe. Barbe
fournie, invariablement en turban et djellaba, il a fondé le site du même nom,
officiellement pour lutter contre l'islamophobie. Mais la virulence de certains
propos le conduira lui-même devant le tribunal en 2011 pour provocation à la
discrimination raciale ou religieuse.

Le groupe a organisé également des manifestations, notamment contre la loi
interdisant le voile intégral. En janvier 2012, il a été dissous par le
ministère de l'Intérieur, qui l'accuse de prôner la lutte armée.

Suite à cette décision, un texte est publié sur le site du groupe exigeant
que "les troupes françaises quittent tous les territoires à majorité musulmane
sans conditions ni délai" ainsi que le "retrait des lois abjectes contre le
voile et le niqab". 

"Si d'aventure nos exigences ne sont pas prises en compte, alors nous
considérerons que le gouvernement est entré en guerre contre les musulmans", prévient-il.

Les membres du groupe sont pistés sur internet, où Achamlane s'intéresse au
réglage de lunettes de fusil ou aux gilets pare-balles. Et dans un "chat" privé
il lance: "par Allah tout puissant on va lui mettre des cicatrices à la France".

Le 28 mars 2012, Achamlane et ses compagnons sont interpellés à travers la
France, en pleine campagne pour l'élection présidentielle. Des armes seront
saisies chez eux.

Des enquêteurs évoquent un projet d'enlèvement d'un magistrat à Lyon mais
le procureur de Paris lui-même évoque un projet sans "tentative de commencement d'exécution".

Au terme de leur enquête, les juges s'affichent certains de ne pas viser
une simple activité de propagande mais bien "un groupe de membres actifs, un noyau dur autour de Mohamed Achamlane, susceptible de préparer des actes de terrorisme en France".

Sur les ordinateurs de plusieurs on a retrouvé des "consignes de
recrutement" de l'émir, disant notamment: "il faut apprendre à tirer (voir club
de tir près de chez vous)".

Mais pour Bérenger Tourné, avocat d'Achamlane, la justice n'a rien de
concret contre son client, qui "a fondé Forsane Alizza pour lutter contre
l'islamophobie sur le plan médiatique". Les prévenus, qui comparaissent jusqu'au 23 juin, risquent jusqu'à 10 ans de prison.