Plusieurs mineurs ont été interceptés en 2014 alors qu’ils tentaient de se rendre en Syrie, mais souvent suite à un signalement de leurs proches.
La justice française examine mardi la demande d'une mère qui reproche à l'Etat de ne pas avoir empêché son fils, alors mineur, de partir en Syrie.
Le 27 décembre 2013, B. alors âgé de 16 ans, avait décidé sans prévenir de
partir combattre en Syrie avec trois autres habitants de Nice, dans le sud de
la France.
Récemment converti au wahhabisme, le jeune homme embarque à bord d'un avion en direction d'Istanbul pour rejoindre la Syrie où il se trouverait toujours,
selon sa mère qui l'a eu récemment au téléphone.
Contrôlé à l'aéroport de Nice avec sa pièce d'identité, l'adolescent "a quitté le territoire français pour la Turquie notoirement connue pour être la porte d'entrée vers la Syrie, sans que la police s'en inquiète", déplore Me Samia Maktouf, avocate de la mère.
"La police a commis une faute grave et un manque de discernement s'agissant
d'un mineur, non accompagné, qui se rendait avec un aller simple en Turquie
sans bagage", estime l'avocate.
Considérant que les services de police ont manqué à leurs obligations, la
mère de famille demande au tribunal administratif de Paris de condamner l'Etat
à lui verser 110.000 euros pour elle et ses trois autres enfants au titre du
préjudice subi.
"Ce n'est pas l'argent que nous visons, mais nous voulons faire prendre
conscience qu'une erreur a été commise. Il faut que les départs de mineurs pour
le jihad cessent", défend Me Maktouf.
Dans une lettre adressée à la famille, le ministère de l'Intérieur
considère que ses services n'ont pas commis de faute puisque le jeune homme a
bien été contrôlé et qu'une simple carte d'identité suffit pour partir à
l'étranger.
Il estime que la responsabilité de l'Etat ne saurait être engagée puisque
l'adolescent ne faisait l'objet d'aucune mesure d'interdiction de sortie de
territoire.
La France, qui compte la plus grande communauté musulmane d'Europe, est
aussi le pays qui fournit le plus gros contingent d'occidentaux,
avec environ 500 Français ou résidents français combattant actuellement en Syrie
Plusieurs mineurs ont été interceptés en 2014 alors qu'ils tentaient de se
rendre en Syrie, mais souvent suite à un signalement de leurs proches.
La mère de B., qui assure n'avoir appris les intentions de son fils "que
quelques jours avant son départ" par des jeunes de la cité, avait signalé sa
disparition au commissariat, mais seulement dans la nuit du 27 au 28 décembre,
alors qu'elle était sans nouvelles de lui depuis 24H00.