23-11-2024 01:15 PM Jerusalem Timing

Atwane à l’Arabie saoudite : La coopération avec Israël n’apportera rien de bon

Atwane à l’Arabie saoudite : La coopération avec Israël n’apportera rien de bon

La rencontre entre l’ancien général saoudien et l’actuel direteur du ministère israélien des AE a fait révolter plus d’un.

L’Arabie saoudite doit réaliser que la coopération avec Israël et l’animosité envers l’Iran n’apporteront rien de bon à Ryad, a averti Abel Bari Atwane, le rédacteur en chef de l’édition électronique al-Raï al-Yaoum (L’opinion d’aujourd’hui)  dans son éditoriale dans laquelle il commente le rapprochement saoudo-israélien qui s’est illustrée dernièrement par la rencontre entre le général saoudien à la retraire Anouar al-Ashki, avec le directeur du ministère israélien des affaires étrangères Dor Gold.


Pas un seul saoudien, pas une seule rencontre

Dans cet article intitulé « Les rencontres avec les Israéliens sont dangereuses pour Riyad, quel qu’en soit le niveau », Atwan assure que d’autres rencontres avaient eu lieu durant ces cinq dernieres annes, dont celles entre le prince Turki al-Fayçal, l’ancien chef des services de renseignements saoudiens et des responsables israéliens.
« Durant la dernière rencontre qui a eu lieu l’année dernière à Bruxelles, il s’est entretenu avec Amos Yadlin, ancien chef des services de renseignement du Mossad. Pour se justifier, il avait alors dit qu’il n’occupe plus aucun poste officiel au sein du gouvernement saoudien, et que le but de ses rencontres avec les responsables israéliens est de faciliter la normalisation des relations, en soulignant que ces rencontres ont lieu avec son initiative personnelle. »

« Pour justifier sa démarche, le prince Turki al-Fayçal a même  parlé de la paix et souhaité pouvoir un jour visiter le musée de l’Holocauste en Palestine occupée» ajoute Atwane. Qui regrette que Turki ne soit pas le seul Saoudien ayant rencontré des responsables du régime sioniste, en allusion aux dernières rencontres entre l’ancien conseiller du gouvernement saoudien, Anouar al-Ashki et le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold.

Atwane constate toutefois qu’aucun journal de l’Arabie saoudite et des autres pays arabes du sud du golfe Persique n’a évoqué la nouvelle de cette rencontre qui a eu lieu à Washington.

Alors que la presse israélienne rapporte que les rencontres entre ces deux responsables saoudiens et israéliens étaient importantes, notamment en ce qui concerne la coordination de la position d’Israël et de l’Arabie saoudite envers leur ennemi commun, c’est-à-dire l’Iran ».


Les mensonges de Ashki

 Atwane s’est arrêté sur les allégations d’Ashki qui prétend que cette rencontre a eu lieu par hasard et sur la justification qu’il a avancée comme quoi il a rencontré Gold en tant que président du centre de Recherche de Jérusalem, et non en tant que responsable officiel du gouvernement israélien.
« Mais Anouar al-Ashki a peut-être oublié que sa rencontre avec Dore Gold a eu lieu à un moment où les Etats-Unis et les pays européens boycottent même les établissements universitaires et académiques du régime sioniste. Alors qu’Anouar al-Ashki parle de sa première rencontre avec Dore Gold, ce dernier affirme qu’il s’agit de sa cinquième rencontre avec le responsable saoudien», déplore-t-il.

Il continue de rapporter ce qu’il considère être les mensonges de Ashki : « Au mois de mai, quand Anouar al-Ashki avait participé à la conférence du Qatar, un journaliste lui a demandé, lors d’une conférence de presse, pourquoi il avait accordé une interview à un journal israélien. Ce à quoi il a répondu avoir accordé une interview à une journaliste néerlandaise, qui a fait publier cet entretien dans le quotidien israélien Yediot Aharonot.

«  Mais il n’a pas dit la vérité. Les journalistes israéliens savent très bien qu’Anouar al-Ashki aime bien s’entretenir avec les journalistes du régime sioniste », l’a-t-il contesté.

Selon Atwane, Ashki voudrait à travers ces rencontres faire passer un message au Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu, que c’est le moment propice pour Tel-Aviv d’accepter le plan de paix proposé par l’Arabie saoudite pour mettre fin au conflit entre les Palestiniens et les Israéliens. En échange de quoi, l’Arabie poussera 22 pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël.

Admettant que toutes ces rencontres ont lieu avec le feu vert et la bénédiction des plus hautes autorités, Atwane constate qu’elles ont lieu dans un contexte particulier où l’Arabie saoudite a déclenché la guerre contre le Yémen, et intervient directement dans les affaires des pays comme la Syrie et l’Irak. En même temps, l’insécurité et les problèmes sociaux font rage à l’intérieur du royaume saoudien où ont eu lieu des attentats terroristes très meurtriers.

Selon lui, la tenue de ce type de rencontre avec les autorités israéliennes donnent un bon prétexte à ceux qui veulent faire éclater une révolte à l’intérieur de l’Arabie saoudite et déstabiliser le pays.

L'ennemi sage et l'ennemi idiot

Commentant une phrase attribuée à Ashki par la presse israélienne : « Israël est un ennemi sage, tandis que l’Iran est un ennemi idiot », Atwane riposte : «il faut demander à Ashki ce qu’il entend par sage et idiot. Comment a-t-il pu dire que le régime qui occupe la noble Qods, qui judaïse la ville sainte et qui détruit systématiquement tous les signes de l’histoire et de la civilisation islamique en Palestine occupée, est un ennemi sage ? Qu’est-ce qui lui a permis d’oser de considérer comme un ennemi sage le régime israélien qui a installé 800.000  colons dans les territoires palestiniens, qui a occupé le saint mausolée du vénéré Abraham, qui massacre les civils palestiniens, qui a détruit 80.000 maisons dans la bande de Gaza, et qui attaque les pays musulmans comme le Liban ou la Syrie ? »

Dans une autre partie de son article, l’éditorialiste du quotidien Raï al-Youm écrit que  « contrairement à Anouar al-Ashki, nous ne considérons pas l’Iran comme un ennemi idiot. L’Iran qui résiste aux complots du régime sioniste et qui soutien les mouvements de la résistance antisioniste. Par contre, les Iraniens sont très sages et ils se comportement avec mesure et sagesse envers les événements de la région du Moyen-Orient ».

Et Atwane de conclure : «  Il faut dire aux Saoudiens qui veulent s’allier avec Israël contre l’Iran, que le régime israélien a perdu toutes les guerres récentes. Les Etats-Unis n’ont pas réussi à vaincre Daesh. Et les Saoudiens ont subi un échec cuisant au Yémen. Cela leur permettra de mieux comprendre la signification des mots comme sage et idiot. »

 

Sources: al-Ray al-Yaoum, Irib