Celui qui a osé, à visage découvert, révéler les méthodes illégitimes d’un grand journal appartenant à un grand empire a été retrouvé mort. Sans pouvoir déguster le triomphe de sa cause.
Curieusement, les médias s’abattent sur l’accusateur, l’ancien journaliste du News of the World qui est derrière le scandale des écoutes dans le News of the World, Sean Hoare. Comme s’il faut à tout prix le décrédibiliser aux yeux de l’opinion publique et ternir son image.
Pourtant c’est sa mort, lundi dernier, au moment où ses efforts étaient couronnés de succès et sa cause obtenait gain de cause qui devrait le plus étonner. Sans compter le verdict de la police, donné avec empressement et qui qui conclut dans un communiqué la chose et son contraire : sa mort est inexpliquée sans toutefois être suspecte !
Donc, selon le Parisien libéré, en 2005, il avait été congédié du News of The World (NotW) pour des problèmes d'alcool et de drogue. Et pour étayer ces informations, le journal français s’efforce de préciser que dans les photos de presse publiées mardi, il apparait une cigarette fumée jusqu’au mégot en main.
Pourtant, la majeure partie des photographies qui l'illustrent ne reflètent en rien la physionomie ou la carrure d'un alcoolique ou d'un toxicomane!
Quant à l’AFP, elle opte pour rapporter la description que l’un de ses voisins a faite de Hoare, concluant à une perturbation mentale. Il présentait à son avis ces derniers temps « des signes de paranoïa », parce qu’il lui disait « avoir des ennuis et avait peur qu’on vienne le chercher »
Ce dont Hoare qui couvrait le monde du show business, a révélé, note le Daily Telegraph est que les écoutes étaient une pratique «endémique» au sein de la rédaction du journal dominical.
«Les gens avaient peur», avait-il encore expliqué sur la BBC en mars. Quand il y a une histoire, il faut l'avoir, par n'importe quel moyen. C'est ça la culture chez News International», la division qui regroupe les journaux britanniques de Murdoch.
Hoare, qui avait travaillé au Sun, un autre tabloïd du groupe, avait également mis en cause Andy Coulson, son rédacteur en chef au NotW. Il avait affirmé que ce dernier était «parfaitement au courant» de ce qui se passait dans le journal.
Coulson était devenu directeur de la communication de David Cameron, avant d'être obligé de démissionner à cause du scandale.
Selon le parisien libéré, citant les enquêteurs, après ses déclarations, Hoare avait été interrogé par la police, mais s'était refusé à tout commentaire. Il y a une semaine, il était revenu à la charge, déclarant dans le New York Times que des journalistes avaient payé des policiers pour obtenir des informations.
Sa déclaration est d’autant plus plausible que l’enquête a conclu mardi que 10 journalistes de la News Corporation ont travaillé pour Scotland Yard !
Force est de constater que dans la presse britannique, certaines plumes se sont empressées de balayer toute possibilité que Haero ait été tué, prétextant une mise en garde contre la théorie du complot. Un prétexte aussi vieux que les complots les plus véridiques!