Appliquer avec "l’Etat islamique", les mêmes procédés que ceux appliqués avec "l’Etat juif", puis le Talibans
Devant l’échec de la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l’Etat Islamique, le prince Zeid Ra’ad al-Hussein, haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, préconise de négocier avec les terroristes plutôt que de les bombarder.
Avant de développer ses propositions, précisons que Zeid Ra’ad al-Hussein est membre de la famille royale jordanienne, cela aidera à comprendre le sens de sa démarche, en gardant à l’esprit le rôle joué par la Jordanie (et qu’elle joue encore) comme centre de formation et d’entrainement de ceux qui combattent en Syrie et en Irak.
Pour M. Zeid, puisqu’il n’a pas été possible de venir à bout de DAECH malgré «un investissement presque sans précédent en termes d’argent et de force de frappe militaire », il faudra mettre en place des conférences de paix comme celles qui s’étaient tenues avec les talibans d’Afghanistan et les paramilitaires d’Amérique centrale.
En d’autres termes, ceux qui mandatent Zeid veulent reconstruire la réalité, exercice pour lequel ils ont une longue habitude. Ils aimeraient que la lutte contre les terroristes au Moyen-Orient soit vue comme un conflit entre deux parties légitimes qui, après les hostilités, devront s’assoir autour d’une table pour régler leur différend. Cela suppose, bien entendu, des négociations, des arbitrages, des concessions entre voleurs et volés, et peut-être même pourra-t-on voir des criminels dégoulinant encore du sang de leurs victimes demander réparation pour des brutalités qu’ils auraient subies.
Cela semble rocambolesque, mais nous connaissons déjà des situations similaires. La situation israélo-palestinienne n’est rien d’autre que cela, même si Israël l’a complexifiée au maximum de manière à en masquer la simplicité. Les négociations autour du « nucléaire iranien » sont un autre exemple de situations rocambolesque où, à partir de quelque chose qui n’existe pas, l’Iran est obligée, pour survivre, de négocier sur des dossiers bâtis sur du vent.
Avec les déclarations de Zeid, nous comprenons maintenant un peu mieux la stratégie des utilisateurs de DAECH, et la raison pour laquelle leurs raids aériens perturbent plus les lézards du désert que les quelques gueux dépenaillés, drogués et déboussolés, encadrés de spécialistes qui eux savent pourquoi ils sont là.
L’objectif, à terme, est d’introduire l’ONU dans le processus au moment où le chaos sera tel que tout le monde aspirera à une paix, quel qu’en soit le prix. On peut déjà deviner les propositions que feront certains membres éminents de l’ONU : la création d’un état islamique reconnu, comme il y a près de 70 ans il y a eu la création d’un état juif. Ce sera un état islamique, mais sioniste, un prolongement d’Israël à l’Est, ce qui prouve bien qu’il y a un fossé entre le judaïsme et le sionisme.
S’il a été possible de ressusciter un état à l’emplacement d’un soi-disant royaume d’il y a plus de deux mille ans décrit dans des récits bibliques et ayant pour capitale Jérusalem, il ne devrait pas y avoir de problème pour faire revivre un califat historique qui avait pour capitale Bagdad.
Peu importe que, pour l’instant, le centre administratif de l’Etat Islamique soit à Mossoul ou ailleurs, à terme, c’est Bagdad qui en sera la capitale, comme Jérusalem l’est aujourd’hui pour Israël. Les deux états s’étant formés dans la terreur, il faut craindre un autre hold-up onusien qui permettra la reconnaissance de l’Etat Islamique.
Les paroles du prince Zeid Ra’ad al-Hussein, cet ancien ambassadeur de la Jordanie à Washington, n’ont rien d’innocent, surtout s’il prétend parler au nom des magiques « droits de l’Homme ».
L’éventualité d’un futur dialogue avec les terroristes de l’Etat Islamique, et peut-être leur reconnaissance, ne pourrait surprendre que ceux qui n’auraient rien retenu du passé récent. Qui eut osé proposer, dans les années 2000, des négociations avec Oussama Ben Laden, Zawahiri ou les Talibans ? Il se serait retrouvé en prison pour apologie du terrorisme.
Pourtant, aujourd’hui, personne n’est plus choqué d’apprendre qu’il y a des rencontres tout à fait officielles avec les Talibans. En fait il suffit juste de dire que l’on ne parle qu’aux factions modérées d’un groupe qui, par définition, est immodéré, pour que tout le monde soit content.
Ce stratagème marche à merveille en Syrie actuellement. Il ne serait donc pas étonnant que, demain, Al Bagdadi ou son représentant soit reçu en grande pompe à l’ONU ou la Maison Blanche, ou encore mieux à Paris dans une de ces grandes conférences internationale dont la France a le secret.
Après la déclaration de Zeid, il ne reste plus qu’à glisser par-ci, par-là, dans la presse ou dans les discours politiques, quelques allusions faisant passer l’Etat Islamique pour un état et, peu à peu l’idée prendra forme.
Source: Réseau International