23-11-2024 11:03 AM Jerusalem Timing

Les Etats-Unis envisagent d’ouvrir plusieurs bases en Irak

Les Etats-Unis envisagent d’ouvrir plusieurs bases en Irak

Chassés d’Irak par la porte, les américains y reviennent par la fenêtre

Chassés d’Irak par la porte, les américains y reviennent par la fenêtre. L’opération DAECH leur a opportunément fourni l’occasion d’amorcer leur retour progressif. D’abord pour protéger leurs ressortissants et leur ambassade déjà hyper protégée. Ensuite pour conseiller et former l’armée irakienne qu’ils avaient pris soin de démanteler afin de la rendre non opérationnelle et complètement inefficace. Et enfin pour aider à combattre des mercenaires qu’ils ont eux-mêmes créés et formés.

Nous en sommes à cette dernière étape. Il y a peu, l’administration de Barack Obama avait annoncé le déploiement de 450 hommes à la base aérienne de Taqaddum dans la province d’Anbar. Or pour l’instant, Washington n’a toujours pas l’intention d’engager ses soldats dans des affrontements directs contre les combattants de l’Etat Islamique.

Les hommes déployés à Taqaddum sont là pour soi-disant soutenir, conseiller et former ceux qui auront à combattre les mercenaires. Les aides américaines ont une particularité, c’est de toujours être en-deçà du minimum nécessaire à l’efficacité, ce qui entraine une situation de demande permanente et de dépendance qui permet aux Etats-Unis de rester maître du jeu de bout en bout.

Quelques temps à peine après l’annonce de Washington, le chef d’état-major des armées des Etats-Unis, Martin Dempsey, annonçait jeudi à Bagdad, que les Etats-Unis pourraient établir plusieurs autres bases en Irak en suivant le modèle de la base aérienne de Taqaddum, c’est-à-dire dans un cadre de « conseil et d’aide », officiellement du moins. Il n’est toujours pas question d’engagement au sol des plus de 3 500 américains qui seront déployés dans les différentes bases à travers tout le pays.

Les objectifs de Washington ont été partiellement dévoilés par le porte-parole du Pentagone, le colonel Steve Warren, qui a déclaré aux journalistes que les Américains vont intervenir dans la connexion entre le gouvernement irakien et les milices des tribus sunnites. Devant l’insuffisance des moyens et des aides promises par Washington qui n’arrivaient toujours pas, les Irakiens ont, en effet, formé plusieurs centaines de forces tribales sunnites qui participent aux combats aux côtés de Chiites. C’est dans ce dispositif, qu’ils ne contrôlent pas encore, que veulent entrer les Etats-Unis. Ils ne cachent pas leur intention de faire de leurs bases des lieux de rencontre avec les tribus, et ainsi être leur interlocuteur privilégié. C’est le meilleur moyen de gérer cette guerre à leur convenance, et de la faire durer le temps qu’ils voudront, pour ne l’arrêter que quand les conditions seront remplies pour passer à une autre étape.

Les Chiites, bien entendu, ne sont pas du tout d’accord avec le déploiement américain. Mais les raisons de leur refus semblent plutôt enfantines. Ils imaginent Washington comme un petit garçonnet susceptible, frustré de les voir gagner là où il aurait échoué, et qui ferait tout pour s’accaparer leur victoire pour sauver la face. On croirait assister à un combat de coq, ou de cour de récré, où chaque adversaire voudrait montrer qu’il est le plus fort. Comme on aimerait que ce soit vrai ! Si c’était le cas, cela voudrait dire que les Etats-Unis seraient intéressés, d’une manière ou d’une autre, par des victoires sur DAECH, ce qui serait déjà une bonne chose.

Mais les faits nous montrent qu’il n’en est rien. La réalité est toute autre, et nous ne sommes ni dans une cour de récré, ni sur un ring. La bataille des égos pourrait même servir à masquer les véritables desseins de l’installation des bases américaines en Irak. On sait que les pays en général, anglo-saxons en particuliers, n’ont pas d’égo, ils n’ont que des intérêts. Ceux, rares, qui en auraient un, comme la France par exemple, se sont déjà fait piéger à plusieurs reprises par de perfides amis qui savaient en jouer.

SOurce: Réseau International