Par ces propos, la Russie accuse, de manière à peine voilée, les Etats-Unis d’être responsables de l’épidémie de MERS qui sévit actuellement en Corée du Sud.
Moscou reproche aux Etats-Unis de faire obstacle aux efforts internationaux visant à faire disparaître les armes biologiques en impliquant secrètement d’autres pays dans des recherches sur les maladies propagées par de telles armes.
La gestion par les Etats-Unis de leurs armes biologiques a fait l’objet de critiques à la lumière d’une actualité récente indiquant que des militaires américains avaient expédié par erreur des échantillons actifs de bacille du charbon. Au début du mois de juin, le Pentagone a admis avoir envoyé les dangereux échantillons à au moins 51 laboratoires dans 17 Etats américains et trois pays étrangers.
Les envois en cause, selon le ministère russe des Affaires étrangères, «ont fait courir des risques élevés d’épidémie non seulement à la population des Etats-Unis, mais aussi à celle d’autres pays, y compris le Canada et l’Australie. Un aspect très inquiétant est la livraison de bactéries à une base militaires américaine dans un pays tiers : celle de l’US Air Force à Osan, Corée du Sud».
Les diplomates ont ajouté qu’un éclat de fièvre charbonneuse a déjà eu lieu en 2001 par la faute d’un laboratoire militaire américain.
Ce genre d’incident est particulièrement préoccupant pour la Russie car son voisin géorgien héberge un centre de recherche américain de haut niveau sur les substances biologiques dangereuses. De plus, Moscou est convaincu que le Centre de recherche Richard G. Lugar sur la santé publique et animale près de Tbilisi est un laboratoire américain secret qui teste des armes biologiques dépendant de l’Institut de recherche militaire Walter Reed aux Etats-Unis.
«Les autorités américaine et géorgienne sont en train de dissimuler la nature réelle de cette unité militaire américaine qui étudie des maladies infectieuses très dangereuses. Et le Pentagone cherche à établir d’autres institutions médico-biologiques secrètes dans différents pays [voisins de la Russie]», a rapporté le ministère russe.
Moscou dit que les Etats-Unis mettent en péril les efforts internationaux liés à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (BTWC), un traité international de 1972 consacré à l’élimination des armes biologiques à travers le monde.
«L’administration américaine n’a évidemment pas intérêt au renforcement de cette convention. Il est connu qu’en 2001, les Etats-Unis ont fait échoué les négociations multilatérales à Genève visant à élaborer un mécanisme de vérification de la BTWC et depuis cela, ils ont obstrué leur reprise. Des décennies d’efforts internationaux pour le renforcement de la convention ont été torpillées», lit-on dans le communiqué.
Les accusations de la Russie s’accompagnent d’une liste plus large d’accusations contre les Etats-Unis sur ce que Moscou considère être des violations de différents accords internationaux sur le contrôle des armes, la non-prolifération et le désarmement.
La déclaration est arrivée en réponse à un rapport annuel des Etats-Unis sur la question, où la Russie avait été accusée de divers méfaits. Moscou considère de tels rapports comme de «la diplomatie du mégaphone». Ces tactiques ne servent pas à aplanir les divergences, mais à conforter les Etats-Unis eux-mêmes dans leur rôle de juge ultime et autoproclamé du comportement d’autres nations, a fait savoir le Ministère.
Source: Russia Today