Des contacts américains ont eu lieu récemment via des dirigeants politiques et des chefs de tribus de l’Ouest de l’Irak avec des dirigeants des factions sunnites, anciennement affiliées au groupe terroriste al-Qaïda.
Alors que le commandement des forces de la mobilisation populaire irakienne attribue la lenteur des opérations militaires à al-Anbar à la situation humanitaire, le journal libanais al-Akhbar révèle que la partie américaine a entamé des contacts avec des groupes et des factions armées sunnites, qui combattaient l’occupation US entre 2003-2011.
L’objectif en est de former une force sunnite parallèle à la force de mobilisation populaire. Pendant ce temps, une source politique éminente a fait savoir que des contacts à haut niveau sont en cours pour mettre en place une importante force internationale, comprenant des forces arabes pour intervenir à al-Anbar.
De même source, al-Akhbar indique que des contacts américains ont eu lieu récemment via des dirigeants politiques et des chefs de tribus de l’Ouest de l’Irak avec des dirigeants des factions sunnites, anciennement affiliées au groupe terroriste al-Qaïda.
Cette mesure survient malgré le ralliement de dizaines de milliers de jeunes de provinces de l’Ouest aux forces de la mobilisation populaire et la participation de certains au comité de consultation.
Ces contacts se déroulent à travers des politiciens et des dirigeants notables et le parrain de cette action est l’un des dirigeants de l’alliance des forces irakiennes, recherché par la justice, Rafeh al-Issaoui. Celui-ci avait effectué le mois dernier une visite controversée aux Etats-Unis, simultanément avec la visite du gouverneur de Ninive, Athil Noujeifi. Issaoui tente d’obtenir le feu vert américain pour que son mouvement « le Hamas d’Irak » prédomine les factions sunnites concernées.
Tentative de former une force régionale pour al-Anbar
Entretemps, une source locale à Kirkouk a dévoilé au journal libanais que des personnalités américaines ont mené des visites « presque secrètes » à la ville durant les dernières semaines. Celles-ci ont rencontré des dirigeants de « factions sunnites » qui ont fui al-Anbar et Ninive, à l’instar des brigades de la révolution al-Eshrine, celles des révolutionnaires de tribus, et le mouvement Naqshbandi.
Le député de l’alliance des forces irakiennes, Abdel Azim Ajman, a confirmé ces informations tout en prétendant que ces visites sont en rapport avec la formation de la force sunnite en question.
Selon l’expert des affaires sécuritaires Hicham Hachémi, les groupes avec lesquels des négociations américaines sont en cours sont entre autre : « Ansar el-Sunnah » (partisans des sunnites), « le Hamas d’Irak », « la jamaa islamiya pour la résistance irakienne ».
Pour le chercheur dans les affaires politiques et stratégiques, Abdel Aziz Issaoui, les dernières mesures américaines et le déploiement accru de soldats montrent le partage des zones d’influence entre les Etats-Unis et la Turquie.
Pour ces deux pays, al-Anbar est considérée comme appartenant aux Américains et Ninive à la Turquie!
Donc, les pressions turques et américaines se multiplient pour empêcher l’entrée des forces populaires dans ces deux régions.
Selon Issaoui, « ces mesures reflètent l’appétit américain à mener une intervention terrestre d’envergure dans cette région d'Irak. Des informations font état de la décision du Congrès d’envoyer 10 mille soldats américains en Irak sous différents titres », souligne-t-il.
Concernant la formation de la force militaire « sunnite », le professeur en géopolitique et expert des affaires américaines, Zayd Khafaji, a estimé que cette force sera le noyau de la « province sunnite », applaudie par certaines parties politiques irakiennes et arabes.
Al-Akhbar