Se pliant aux pressions saoudiennes, l’Egypte et le Soudan avaient refusé à l’avion de la délégation yéménite de survoler leur espace aérien.
La réunion de Genève censée trouver une issue à la crise yéménite risquait de tourner au fiasco avant sa tenue, en raison des obstacles saoudiens.
Les membres de la délégation des différentes parties yéménites venant de Sanaa ont été bloqués plus de 35 heures à l’aéroport de Djibouti. Leur avion avait quitté Sanaa dimanche après-midi.
Se pliant aux pressions saoudiennes, l'Egypte et le Soudan avaient refusé à leur appareil de survoler leur espace aérien.
"C'était une décision de l'Arabie saoudite, qui a demandé celà à ses alliés" "dans une tentative de torpiller les négociations", a déclaré à l'AFP M. Adel Shujah, un membre de la délégation, à son arrivée à Genève.
Par la suite, dans un communiqué posté sur sa page Facebook, le porte-parole d'Ansarullah, Mohamed Abdel Salam, avait remercié le sultanat d'Oman qui a selon lui "déployé ses bons offices" afin de régler le problème.
Oman est la seule monarchie du Golfe à ne pas participer à l’agression militaire contre le Yémen lancée depuis le 26 mars par Ryad et ses alliés.
Les pourparlers de paix devaient initialement démarrer dimanche, mais avaient été reportés une première fois à lundi matin, en raison de plusieurs entraves saoudiennes.
La délégation de Ryad s’oppose à une trêve pour le Ramadan
Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement démissionnaire réfugié en Arabie s’est opposé à une trêve humanitaire proposée par le secrétaire général de l’Onu.
Riyad Yassine a émis plusieurs conditions avant un cessez-le-feu. Il a exigé le retrait des forces populaires du mouvement Ansarallah (Houthis) des villes et des régions qu’elles contrôlent. Il a également prôné le déploiement des troupes arabes (probablement égyptiennes) pour s’assurer du respect du cessez-le-feu.
Selon des observateurs, les conditions du camp saoudien sont irréalistes.
Ban Ki-moon a rencontré lundi à Genève les représentants du gouvernement démissionnaire, en exil en Arabie Saoudite, et appelé à "observer une trêve humanitaire de deux semaines à l'occasion du Ramadan", le mois de jeûne musulman qui commence cette semaine.
La délégation de Sanaa arrive enfin à Genève
Entre-temps, la délégation de Sanaa est arrivée mardi à Genève pour participer aux consultations de paix sous l'égide de l'ONU.
Les différentes parties yéménites, dont à leur tête Ansarullah, devraient dans la journée de mardi se joindre aux négociations sous l'égide de l'ONU.
Mais les positions des deux parties sont tellement éloignées que les Nations unies ont opté pour des consultations séparées avec chaque délégation dans un premier temps.
La rencontre de Genève intervient alors que des frappes aériennes de la coalition saoudo-américaine n'ont pas pu enrayer la progression de l’armée et des forces d'Ansarullah qui luttent sur deux fronts : les takfiristes d’Al-Qaïda et les miliciens soutenus par l’agresseur saoudien.
Les bombardements saoudo-américains contre le peuple yéménite ont fait depuis le mois de mai plus de 2.600 morts, selon M. Ban.