L’ex-président et ses 34 co-accusés ont été reconnus coupables d’avoir fourni "des rapports de sécurité" à l’Iran et d’espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah!
Un tribunal égyptien a confirmé ce mardi la peine de mort qu'il avait infligée il y a un mois à l'ex-président Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l'armée, pour s'être évadé de prison lors de la révolte de 2011 et avoir planifié des attaques.
Un peu plus tôt, le même tribunal avait condamné Morsi, premier
président élu démocratiquement en Egypte, à la prison à vie pour "espionnage".
Le 21 mars, dans un premier procès, il avait déjà écopé de 20 années de prison
pour incitation à la violence contre des manifestants en 2012. Ces trois
verdicts sont susceptibles d'appel. La peine de mort a été confirmée mardi,
après que le tribunal eut recueilli l'avis, non contraignant, du mufti d'Egypte.
Mardi, dans celui pour espionnage, le tribunal a en outre confirmé les peines de morts prononcées le 16 mai contre 16 personnes, dont deux hauts dirigeants de la confrérie des Frères musulmans de Morsi: le richissime homme d'affaires Khairat al-Chater et Mohamed al-Beltagui.
Seize autres personnes, dont le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie et l'ex-président du parlement Saad al-Katatni, ont également écopé de la peine de prison à vie, qui équivaut à 25 années de détention en Egypte. Deux autres ont par ailleurs été condamnés à sept ans de prison.
L'ex-président et ses 34 co-accusés ont été reconnus coupables d'avoir fourni "des rapports de sécurité" à l'Iran et d'espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah "en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l'Etat".
Depuis que Morsi a été destitué par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, ses partisans sont la cible d'une sanglante répression dans laquelle au moins 1.400 manifestants islamistes ont été tués.
Et plus de 40.000 autres ont été arrêtés, selon Human Rights Watch. Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde.
La répression s'est étendue aux mouvements laïcs et de gauche, fers de lance de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, et des dizaines de militants ont été condamnés à de la prison pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester.