Selon Petraeus, les Pakistanais n’étaient pas au courant de la présence sur leur sol d’Oussama Ben Laden.
David Petraeus, qui prendra en septembre les commandes de la Centrale américaine du renseignement (CIA), a mis en garde mercredi contre une détérioration de la relation américano-pakistanaise, déjà difficile et sur laquelle les deux pays doivent travailler, selon lui.
"Cette relation est dans une passe difficile", a relevé l'ex-commandant en chef des forces alliées en Afghanistan dans une intervention devant l'Académie diplomatique, un institut de réflexion situé à Paris.
Il a cité à titre d'exemple la neutralisation au Pakistan par des forces américaines d'Oussama Ben Laden, chef du réseau Al-Qaïda.
Alors que "nous avons qualifié le raid contre Ben Laden de succès extraordinaire pour le renseignement et les forces militaires, le Pakistan l'a interprété comme un affront à sa souveraineté nationale, et nous devons surmonter cela", a-t-il dit.
Selon lui, les Pakistanais n'étaient pas au courant de la présence sur leur sol d'Oussama Ben Laden. "Nous n'avons eu aucun renseignement" à ce sujet, a-t-il rapporté.
"Quelle que soit la complexité des liens, nous devons continuer à travailler sur cette relation, reconnaître ce que nos partenaires pakistanais ont fait, leurs pertes de plusieurs milliers de soldats et de policiers, et les violences importantes qui ont touché leurs civils", a poursuivi le responsable américain.
Les Pakistanais "sont les premiers à dire qu'il y a des limites à ce qu'ils peuvent faire", a aussi noté le futur patron de la CIA, en évoquant implicitement la nécessité pour les Etats-Unis et la communauté internationale d'aider ce pays dans sa lutte contre Al-Qaïda et les talibans.