"Quelle partie autre qu’Al-Qaïda profitera du retrait des villes et de l’évacuation des installations étatiques protégées par le peuple yéménite" ?
Le chef du mouvement yéménite Ansarullah, Sayed Abdel Malek al-Houthi, a assuré que le régime saoudien, Israël, et les Etats-Unis cherchent à saboter les discussions de Genève afin de poursuivre leurs massacres au Yémen.
Dans un discours télévisé retransmis mardi soir par la chaine AlManar, M.al-Houthi a appelé l’axe saoudo-américain à « laisser un peu de neutralité aux Nations unies pour qu'elles puissent poursuivre leur mission et parvenir à une issue politique qui l’aide à sortir de son impasse ».
M. Houthi s'en est pris à « l'agression et au crime injustifiée du régime saoudien à l’encontre du peuple yéménite » qui fait partie d'un « axe du mal » et « exécute les ordres des "Etats-Unis et d'Israël ».
Il a rappelé Ryad que « cette agression a poussé des milliers de Yéménites à persévérer et à rejoindre le champ de bataille pour faire face à ses crimes à l’encontre des enfants et des femmes du Yémen ».
Dans son discours, M. Houthi a accusé le gouvernement démissionnaire yéménite de « nuire » à la rencontre de Genève en l'appelant « consultative au lieu de dialogue sérieux destiné à trouver un règlement (...) même si rien n'empêche une solution politique » dans le pays.
« La solution au Yémen réside dans le dialogue et non pas dans l’agression qui a torpillé les discussions inter-yéménites », a-t-il insisté.
Et d’ajouter : « le peuple yéménite connait plus que jamais la vérité des Etats-Unis et le danger que représente Israël sur la région toute entière. (…) Israël est le plus grand gagnant de ce qui se passe au Yémen ».
Sayed al-Houthi s’est en outre adressé à ceux qui appellent au retrait de l’armée et des forces populaires d’Ansarullah des régions yéménites, en demandant : « Quelle partie autre qu’Al-Qaïda profitera du retrait des villes et de l’évacuation des installations étatiques protégées par le peuple yéménite » ?
Rappelons que les takfiristes d’Al-Qaïda ont profité des raids saoudo-américains contre le Yémen pour y renforcer leur présence dans l'est.
Hadi refuse de discuter avec les Houthis
Cependant à Ryad, le président démissionnaire pro-saoudien Abd Rabbo Mansour Hadi, a affirmé que la délégation du gouvernement démissionnaire n'accepterait de discuter avec les Houthis que de l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cette résolution somme l’armée et les Houthis de se retirer de la capitale et des régions qu'ils ont sécurisées depuis juillet 2014.
Plus de 600 enfants tués ou blessés
Les tractations de Genève visent un arrêt de la guerre saoudo-américaine contre le Yémen qui a fait depuis mai plus de 2.600 morts au Yémen, selon l'ONU.
Selon un décompte de l'Unicef, 279 enfants ont été tués et 402 blessés au cours des dix dernières semaines, soit quatre fois plus que pendant toute l'année 2014.
Plus de neuf millions d'enfants, sur 26 millions d'habitants, ont besoin d'aide.