Ses dirigeants se livrent une lutte au pouvoir acharné
Dans la continuité de la bataille du Qalamoune, le Hezbollah et l’armée syrienne poursuivent leur progression dans le jurd al-Jarajir, infligeant de lourdes pertes à la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique).
Il se sont emparés ces dernières heures de deux hauteurs de cette region , Ra’s al-Koch, et Kornet Ra’s al-Saaba, située entre le jurd de Aarsale et celui de Ra’s Baalbak.
Selon le correspondant de notre chaine al-Manar, cette conquête a été réalisée à l’issue de violents affrontements contre les miliciens de Daesh.
Le Hezbollah a également bombardé des positions de Daesh situés dans les jurds libanais de Ra’s Baalbek, lui infligeant des tués et des blessés.
Il a fait de même dans le jurd de Aarsale, contre un attroupement de miliciens de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra.
Le Media de guerre de la Resistance a diffusé sur notre chaine al-Manar les images des scènes de combats pour la conquête de la montagne Tal Ra’s al-Koch.
Divisions fratricides
Entretemps, et selon le journal al-Akhbar, les divisions minent Daesh dans le Qalamoune. Elles s’illustrent par des dissensions, des règlements de compte, des confrontations entre ses différentes ailes et des liquidations.
L’accusation la plus courante servant de mobile pour être soupçonné est celle de contacter le Hezbollah.
Daesh tue son émir
Ces divergences sont telles qu'elles ont abouti à l'élimination de l'émir de Daesh dans le Qalamoune , le religieux jordanien Abou al-Walid al-Makdeci, égorgé par ses anciens sujets. A ne pas confondre avec un autre Abou al-Walid al-Makdeci, palestinien de Gaza qui a été tué dans un frappe israélienne.
Abou al-Walid venait de quitter les rangs de sa milice après avoir critiqué la corruption qui sévit en son sein, ainsi que les meurtres entres ses dirigeants, évoquant des opérations de pillage perpétrées avec la complicité de ses chefs, et quualifiant ses milices de "bande de pirates et de pilleurs".
Via une sonore diffusée sur la Toile, Makdeci reproche à Daesh son refus d’établir un tribunal religieux dans la région ni d’effectuer des sessions de religion pour tous ceux qui rejoignent ses rangs.
Selon lui, tous les adhérents appartenaient à des partis et des bandes qui se haïssaient et s’entretuaient. Il a évoqué une filtration sécuritaire dans les rangs de milice takfiriste, ainsi que « l’absence de mécanismes d’adhésion, et la déficience du niveau de pratique religieuse qui abouti a des exagérations », selon ses termes.
Pourtant, rapporte al-Akhbar, c’est lui qui a contribué dès son arrivée dans le Qalamoune en octobre 2014, à gonfler les rangs de Daesh dans le Qalamoune, en attirant vers lui les miliciens de l’ASL surtout. Le groupe étant passé de 96 miliciens à plus de 800.
Dans la nuit de lundi à mardi, Abou alWalid a été exécuté lorsque des miliciens de Daesh ont pris d’assaut sa maison dans la localité libanaise de Aarsale, et l'ont égorgé sans même passer par un procès dans un tribunal religieux. Sa femme, son fils et trois autres personnes ont aussi été abattus avec lui.
Sa peine avait été signée par son successeur l'Irakien Mohammad Abdel-Rahum Helli al-Douleymi , (le frère de Souja al-Doulaymi, l'ex-épouse d'abou Bakr al-Baghdadi détenue au Liban).
Abou al-Walid était conu pour son extrémisme et sa persistance à obtenir l'allégance à Daesh de toutes les milices en actions dans le Qalamoune. Il serait derrière la décision de liquider deux dirigeants de Daesh le mois de février dernier.
Liquidation et libération
Un autre émir militaire du groupuscule Abou Balkis l’Irakien a lui aussi été tué ainsi qu’un ancien chef de milice du front al-Nosra qui s’est rallié à Daesh, Talhaat Amer (Abou Bakr Amer), et ce dans des accrochages intestins et non dans un obus tiré par le Hezbollah, selon les informations qui ont été diffusées.
Il est également question de l’arrestation par Daesh depuis quelques semaines de l’un de ses miliciens, Ahmad Seifeddine puis de sa libération ces derniers jours, à Aarsale, après un procès qui l’a finalement innocenté de l’implication dans l’opération de livraisons des miliciens Daesh au front al-Nosra.
Seifeddine est recherché par les services de sécurité libanais qui l’accusent d’avoir tué l’officier libanais Nour al-Jamal lors de la bataille de l’école technique de Aarsale, le mois de juillet dernier. De plus c’est lui qui supervise l’entrainement et le formations des miliciens recrutés dans la ville de Tripoli et qui a livré des armes aux groupuscules d’Ahmad al-Assir à Saïda, su sud du Liban.
Lutte pour le pouvoir
Ces dissensions semblent s'inscrire dans une lutte acharnée pour le pouvoir.
On rapporte que l’un des émirs de Daesh, Mwaffak Abou-Souss, originaire de la localité Qousseir du gouvernorat de Homs, et qui commande son aile la plus puissante dans le Qalamoune, tente de la contrôler dans cette région, comme il avait fait, avec la milice des brigades al-Farouk, l’une des premières milices armées de l’Armée syrienne libre.