Noble Energy et Delek disposent d’une position dominante dans l’exploitation du gaz, ce qui fausse la concurrence
L'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, a mis en garde mercredi Israël contre tout retard dans l'application d'accords conclus avec le groupe américain Noble Energy pour l'exploitation d'importants champs gaziers israéliens en Méditerranée.
"Israël a une occasion rare de développer ces champs gaziers, si cela ne survient pas maintenant, nous craignons que la fenêtre d'opportunités se ferme et ne s'ouvre peut-être plus dans un proche avenir", a prévenu l'ambassadeur qui s'exprimait en hébreu à la radio militaire.
Il a répondu ainsi à une question sur la réaction des Etats-Unis si le gouvernement israélien décidait de mettre en cause une série d'accords préliminaires conclus entre les autorités israéliennes et Noble Energy associé à son partenaire privé israélien Delek pour l'exploitation de deux importants gisements.
Le ministre de l'Energie Youval Steinitz s'est pour sa part déclaré mercredi à la radio favorable à la conclusion d'un arrangement final avec Noble Energy "d'ici deux à trois semaines". Selon lui, les discussions doivent se "conclure rapidement pour éviter que l'Iran ne profite de la situation".
Il faisait ainsi allusion à une possible levée des sanctions internationales contre l'Iran qui pourrait suivre un accord sur le nucléaire iranien en cours de discussion ce qui permettrait un retour en force de Téhéran sur le marché mondial de l'énergie.
L'ampleur des gisements sous-marins découverts ces dernières années au large des côtes israéliennes doivent assurer à l'entité sioniste une indépendance énergétique pendant plusieurs décennies et lui permettront d'exporter son gaz, selon les analystes du secteur.
Le plus important gisement Leviathan a une capacité estimée à 535 milliards de mètres cubes, ce qui en fait le plus grand gisement de gaz découvert dans le monde depuis dix ans. La production devrait débuter en 2017, tandis qu'elle a déjà été lancée à Tamar, un autre gisement disposant d'une capacité de production estimée à 250 milliards de mètres cubes.
Noble Energy et Delek ont mené ces derniers mois campagne pour expliquer qu'une remise en cause des contrats passés risquait de provoquer de très sérieux retards, voire un gel des investissements nécessaires à la production et à la mise sur le marché du gaz extrait de Leviathan et Tamar, ce qui ne manquerait pas d'affecter le paiement de royalties au Trésor israélien.
En mai, le directeur de l'autorité antitrust israélienne David Gilo avait démissionné en raison du refus du gouvernement de Benjamin Netanyahu de remettre en cause la position dominante de Noble Energy et Delek ce qui, selon lui, fausse la concurrence.
Avec AFP