Un membre d’Ansarullah révèle les coulisses de Genève. Moujtahid a révélé que le prince héritier Mohammad ben Salmane s’est rendu en Russie pour supplier le président russe.
L'ONU, qui tente de négocier un arrêt de la guerre saoudo-américaine contre le Yémen, a prolongé mercredi les pourparlers à Genève entre le gouvernement démissionnaire réfugié en Arabie saoudite (délégation de Ryad) et les différentes parties politiques (délégation de Sanaa) qui sont encore au point mort.
A défaut d'accord politique, l'ONU tente d'amener les deux parties à conclure une trêve humanitaire de quinze jours à l'occasion du mois de jeûne musulman du Ramadan qui a commencé jeudi.
L'émissaire spécial de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a rencontré mercredi soir la délégation de Sanaa dans un grand hôtel de Genève, après s'être entretenu le matin avec la délégation de Ryad.
"Nous avons évoqué la trêve, mais l'autre partie pose des conditions rédhibitoires", a déclaré l'AFP un membre de la délégation de Sanaa, M. Hassan Zeid.
Il a évoqué parmi ces conditions un retrait de l’armée et des forces populaires d’Ansarullah (Houthis) des villes d'Aden (sud) et Taëz (centre), où les combats contre les miliciens d’Al-Qaïda se poursuivent.
Ould Cheikh accusé de partialité
Selon la délégation de Sanaa, l’émissaire onusien cherche à semer la division parmi eux. Les membres de la délégation ont refusé de s’entretenir à part avec lui, comme il le voulait. Ils l’ont même accusé de prendre partie en faveur des propositions saoudiennes.
Cette délégation l’a accusé de manquer de neutralité, ce qui le rend inacceptable en tant que médiateur.
Poignée de main entre Ban Ki-moon et un membre d’Al-Qaïda
Il convient de noter qu’un membre de la délégation de Ryad, Abdel Wahab al-Humayqani, inscrit sur la liste noire du Trésor américain pour des liens financiers avec Al-Qaïda participe aux pourparlers de Genève.
Abdel Wahab al-Humayqani a participé à l'ouverture des négociations de paix sur le Yémen lundi à Genève où on a pu le photographier aux côtés du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon (voir photo). Il figure sur la liste de la délégation de Ryad, en tant que représentant du parti extrémiste Al-Rachad.
Un membre d’Ansarullah révèle les coulisses de Genève
Entre-temps, un membre du bureau politique d’Ansarullah, Ali al-Imad, a expliqué que l’Arabie saoudite s’efforce à arracher des forces politiques yéménites (délégation de Sanaa) une reconnaissance en la légitimité du président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi en échange d’une approbation de la trêve proposée par le secrétaire général de l’Onu.
L’agence yéménite Yemeni Press a indiqué que M.Al-Imad a écrit sur sa page facebook : « l’Arabie n’œuvre pas en fait pour parvenir à une trêve, mais veut gagner en politique ce qu’elle n’a pas pu réaliser dans son agression militaire contre le Yémen ».
Et d’ajouter: « cela est impossible, sinon cela implique que les forces yéménites (délégation de Sanaa) présentes à Genève servent de couverture politique à l’agression et aux crimes odieux à l’encontre du peuple yéménite ».
L’agression saoudo-américaine lancée le 26 mars contre le Yémen a fait depuis mai plus de 2.600 morts, selon l'ONU et la situation humanitaire est catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Supplier Poutine
Sur un autre plan, le bloggeur saoudien Moujtahid a révélé que le prince héritier Mohammad ben Salmane s’est rendu en Russie, ce jeudi, pour supplier le président russe.
Il demandera à Poutine d’user son influence afin de convaincre les Iraniens et les Houthis d’accepter l’arrêt de la guerre au Yémen sans la présentation d’excuses de la part de Ryad.