La délégation russe refuse le retrait d’Ansarullah d’Aden, Al-Qaïda pourrait remplir le vide. Une femme pro-saoudienne lance un chausson sur Hamza al-Houthi. La base saoudienne d’AlManjara attaquée.
Pas d’avancée dans les pourparlers yéménites inter-yéménites à Genève. L'ONU, qui tente depuis dimanche de négocier un arrêt de la guerre saoudo-américaine contre le Yémen, a révisé à la baisse ses objectifs en proposant de parvenir à des "cessez le feu locaux", faute d'une trêve générale.
"Nous ne voulons pas d'un cessez le feu temporaire (...) nous voulons un arrêt des combats", a cependant affirmé à l'AFP Yasser al Awadi, membre de la délégation de Sanaa, qui se dit opposé à des accords locaux.
"C'est injuste d'appeler à un cessez le feu pour une zone particulière", estime-t-il. Quant à une trêve pendant le mois de Ramadan comme demandé par l'ONU, "c'est une décision que doit prendre l'Arabie saoudite"
Abdel Malek Hajri, un autre membre de la délégation de Sanaa a révélé que les ingérences de l’ambassadeur turc ont saboté à la dernière minute la conclusion d’un accord de trêve humanitaire.
Entre-temps, la délégation russe a refusé le retrait de l’armée et des forces populaires d’Ansarullah de la ville portuaire d’Aden, craignant que les miliciens d’Al-Qaïda remplissent le vide.
Mais pendant ce temps les "consultations" de Genève piétinent et continuent de se dérouler dans la confusion. L'émissaire des Nations unies, Ismail Ould Cheikh Ahmed, fait la navette entre la délégation des rebelles qui reste dans leur hôtel en ville, et le siège de l'ONU où il a vu, plusieurs fois, la délégation du gouvernement démissionnaire réfugié en Arabie, appelé délégation de Ryad par les différentes parties yéménite.
Ce détail logistique est le fait d'un blocage politique: l’Arabie saoudite et ses alliés dans la délégation de Ryad refusent de rencontrer tous les membres de la délégation de Sanaa.
Composée d’une vingtaine de personnes, la délégation de Sanaa refuse de limiter leur délégation à sept personnes et trois conseillers, comme l’exige Ryad.
Ils affirment représenter 13 partis politiques et exigent que tous soient pris en compte dans les discussions.
Une femme pro-saoudienne lance un chausson sur Hamza al-Houthi
Et puis, dans une tentative de détourner l’attention sur les crimes saoudiens au Yémen cités par le membre politique d’Ansarullah, une jeune femme se présentant comme une journaliste a lancé un chausson sur Hamza al-Houthi.
Il s’est avéré que cette femme, identifiée sous le nom de Zikra al-Arasi n’est pas originaire d’Aden (sud) comme elle l’a prétendu mais de la région d’Ibb (centre).
Elle a été incitée par le camp de Ryad à faire ce show, après leur échec politique et militaire au Yémen, a réagi le porte-parole d’Ansarullah, Mohammad Abdel Salam, cité par l’agence Yemeni Press.
La base saoudienne d’AlManjara attaquée
Sur le terrain, l’armée yéménite et les forces populaires d’Ansarullah ont attaqué la position militaire saoudienne d’AlManjara dans la région frontalière d’Al-Touwal.
Selon une source locale citée par l’agence yéménite Saba’, le centre de commandement de la base a été détruit par les tirs yéménites. Quant aux soldats saoudiens, ils ont pris la fuite évitant ainsi d’entrer en bataille avec les forces yéménites.
Plusieurs autres bases saoudiennes dans la région frontalière de Jazzane ont également été visées par différentes types d’armes en provenance du Yémen.