Les Russes contre-attaquent..
Le porte-parole de la société pétrolière Rosneft a proposé de geler les avoirs des sociétés françaises en Russie en réponse à la décision des autorités françaises et belges de bloquer les avoirs des sociétés russes dans la filiale de la banque VTB en France.
La seule réponse efficace à apporter aux autorités françaises qui ont bloqué mercredi les comptes des sociétés russes dans la filiale française de la banque VTB serait de geler les avoirs français en Russie, a déclaré au site d'information RBC le porte-parole du groupe pétrolier Rosneft, Mikhaïl Leontiev.
"Comment peut-on réagir à cet acte arbitraire? La banque VTB ne doit pas répondre par ses avoirs des risques créés par l'Etat russe. Il s'agit d'une décision juridiquement absurde, et nous la considérons comme un acte de guerre économique", a affirmé M.Leontiev.
Il estime qu'attaquer en justice la décision des autorités françaises ne mènerait nulle part.
"La seule contre-mesure efficace serait de bloquer en réponse tous les avoirs français en Russie", a indiqué le porte-parole de Rosneft.
Le président de la banque VTB, Andreï Kostine, a annoncé jeudi à RBC que les autorités judiciaires françaises avaient bloqué les comptes des sociétés russes dans la filiale de cette banque en France. Selon M. Kostine, la décision de la justice française a également frappé les comptes des missions diplomatiques russes.
"Le lendemain matin, les comptes des missions ont été dégelés, mais cette démarche a eu lieu. Les sommes déposées sur ces comptes ne sont pas importantes: quelques dizaines de milliers d'euros. Quant aux sociétés russes, leurs comptes sont toujours bloqués. Nous cherchons à régler ce problème avec des juristes", a expliqué Andreï Kostine.
La décision de geler les avoirs russes a été adoptée par les autorités françaises et belges en vertu de l'arrêt rendu par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye dans le cadre d'un procès intenté par les actionnaires de Ioukos.
En 2014, cette juridiction arbitrale a sommé l'Etat russe de verser plus de 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros) aux actionnaires du groupe Ioukos, fondé par Mikhaïl Khodorkovski. La cour a conclu que ce groupe avait été démantelé pour des raisons politiques et que la fraude fiscale n'était qu'un prétexte.
Sputnik